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Front populaire : dislocation à gauche
Publié dans Business News le 29 - 05 - 2019

On la voyait venir depuis un certain temps cette implosion du Front populaire. Ce n'était plus qu'une question de temps avant que les querelles internes ne prennent des proportions létales pour une coalition de gauche qui n'a pas su se réinventer. Est-ce la fin du Front populaire ? Ses différentes composantes sauront-elles dépasser les luttes intestines ? Ou les égos surdimensionnés auront-ils raison de la seule formation de gauche qui tenait, un tant soit peu, la route ?

Bisbille au FP. Mardi, 9 députés ont présenté au bureau de l'Assemblée des représentants du peuple leur démission du bloc parlementaire, à leur tête, le président du bloc, Ahmed Seddik. Les Mongi Rahoui, Zied Lakhdhar, Abdelmoumen Belânes ou Nizar Amami, claquent la porte et comptent bien, par ce revirement extrême, signifier un ras-le-bol.
Conséquence irrémédiable de cette fronde, la dissolution du bloc parlementaire qui surviendra dans les 5 jours à venir si les démissions ne sont pas retirées d'ici là et si elles sont acceptées donc par le bureau de l'ARP. A quelques mois de la fin de la mandature parlementaire, rien ne va plus dans ce bloc qui est pourtant resté soudé tout au long des 5 dernières années. Un bloc qui n'a pas souffert du tourisme parlementaire, pratique plus que courante sous l'hémicycle.
On aurait cru que ces démissions soient le fait de désaccords idéologiques, peut-être autour des lignes du projet ou du programme que la formation de gauche devrait présenter en vue des élections à venir. Sauf que non. La besogne est de bien basse facture. Les Frontistes se chamaillent autour des listes électorales des législatives. Ils se disputent les sièges à pourvoir, si sièges il y en aura à ce rythme.
Au point où l'on est, le bloc du Front populaire est en passe de disparaitre au risque de perdre sa représentativité dans les commissions parlementaires, notamment celle des finances présidée par l'ambitieux Mongi Rahoui. La coalition s'en retrouverait fragilisée et surtout discréditée aux yeux de l'opinion publique à quelques mois à peine des élections. Mauvais timing certes, mais dernière tentative (désespérée ?) pour espérer opérer des changements et bousculer l'ordre établi au sein du FP.

La pomme de discorde remonte au mois de mars de cette année, lorsqu'à la surprise générale, Al Watad a annoncé soutenir la candidature de son emblématique député, Mongi Rahoui, dans la course à Carthage. Branle-bas dans les rangs de certaines composantes du Front qui envisageaient reconduire le candidat historique, Hamma Hammami.
En lâchant sa bombe, Al Watad a jeté un pavé dans la mare. Il faut savoir que les partis composant le Front populaire peuvent proposer leur propre candidat. Des propositions qui sont censées rester intra-muros jusqu'à ce que le comité central se réunisse et tranche l'affaire, en annonçant l'unique candidat. Le fait qu'Al Watad rende public son choix n'était autre qu'un pied de nez à l'ordre établi, à la légitimité « historique » de Hamma Hammami et dénote d'un malaise de longue date au sein de la coalition de gauche.
C'est qu'au Front populaire, il est difficile de faire bouger les lignes, de remettre en cause une hégémonie qui n'a que trop duré. Un leadership sclérosé qui ne laisse pas la chance à de jeunes dirigeants de faire leurs preuves. On y est, on y reste, semblent leur signifier les leaders de longue date. Les jeunes frontistes n'ont pas fini de dénoncer un système bureaucratique à l'anachronisme suranné, des instances qui ne les représentent pas et des approches inefficaces au vue de l'évolution du monde politique.

Grand défenseur des libertés, de l'égalité des chances et de la démocratie, le Front populaire n'a pas su adapter ses grands idéaux dans la pratique. Des primaires pour déterminer le candidat ? Des primaires qui auraient pu ancrer une démarche démocratique au sein d'un parti, pour la première fois en Tunisie, il n'y en aura point. La décision du Comité central a été sans appel. Le comité s'est farouchement opposé à des primaires et, d'un revers de main, a balayé la candidature d'un autre que celle de Hamma Hammami pour représenter le FP à la présidentielle.
Un Hamma Hammami dont la reconduction au secrétariat général du parti des Travailleurs (fonction qu'il occupe depuis des lustres), en décembre dernier, n'a pas forcément plu à tout le monde. Manifestation de cette crise de leadership qui gangrène la coalition de gauche, plus de 100 membres du parti des Travailleurs avaient boycotté le congrès, dont le vice-secrétaire général Abdelmoumen Belânes. Etat des lieux édifiant : exclusion des militants (notamment les jeunes), entêtement de la bureaucratie, des dirigeants qui rejettent des propositions de réformes ou de fournir un cadre approprié pour un débat démocratique et incapacité à maintenir l'unité du Front populaire…

Les aboutissants de cette crise pourraient amener à la dislocation du Front populaire et sonner le glas de la représentativité de la gauche dans les sphères du pouvoir, du moins du côté de l'opposition active. Coup de pression pour faire bouger les choses certes, mais le revers de la médaille n'est autre qu'une perte de la crédibilité (si tant est qu'elle ne soit déjà grandement entamée) auprès de l'opinion publique. Des négociations sont prévues, cette semaine entre tout ce beau monde qui pourraient conduire, au mieux, à de nouvelles décisions. Au pire, c'est la débandade assurée. Le Front populaire saura-t-il se délester de ses anciens reflexes ? Parviendra-t-il à un consensus qui lui redonnerait son attractivité ou rejoindrait-il les innombrables partis sans avenir ?


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