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Hamma Hammami et Mongi Rahoui devraient se départager devant tout le monde
Publié dans Business News le 06 - 03 - 2019

Al Watad a décidé de jeter un pavé dans la mare en annonçant la candidature de son élu emblématique, Mongi Rahoui, à la course présidentielle de 2019. Une annonce qui a semé la zizanie au sein du Front populaire malgré les déclarations de ses dirigeants. L'hégémonie de Hamma Hammami, candidat historique de la gauche tunisienne, est remise en cause sur la place publique. Mais il s'agit aussi d'une occasion inespérée pour que la gauche donne une leçon à l'ensemble des acteurs politiques du pays.

C'est à l'issue des travaux du comité central du parti qu'Al Watad a annoncé, le 4 mars 2019, qu'il comptait proposer Mongi Rahoui en tant que candidat à l'élection présidentielle sous la houlette du Front populaire.

Cette annonce a fait l'effet d'une bombe au sein de la coalition de partis que représente le Front populaire. Elle a surtout sonné comme une remise en question de la légitimité de Hamma Hammami, l'opposant historique, pour représenter la mouvance de gauche au sein du Front et même en Tunisie. Les initiés des affaires de la gauche tunisienne savent que chaque parti de la coalition du Front populaire a parfaitement la latitude de proposer un candidat parmi ses rangs. Toutefois, ses propositions sont maintenues secrètes jusqu'à la réunion du comité central à l'issue de laquelle le nom du candidat du Front est annoncé. Le fait que Al Watad décide de rendre publique la décision de proposer Mongi Rahoui sonne comme une espèce de déclaration de guerre à l'ordre établi. Jilani Hammami, également élu du Front populaire, a déclaré que cette annonce était « une surprise » et qu'elle était « contraire à la démarche en vigueur au sein du Front populaire ».

De son côté, Aymen Aloui, autre élu de gauche, défend la position de son parti en disant qu'il existe un problème de leadership au sein du Front populaire et qu'il est temps que de jeunes leaders aient leur chance. C'est effectivement le cœur du problème au sein du Front où de nombreux jeunes se sentent brimés et non représentés par les instances de leurs partis qu'ils estiment anachroniques et inefficaces. Ce malaise est prégnant au sein de la formation de gauche depuis des années maintenant et il se trouve étayé par les résultats en demi-teinte du Front aux différentes échéances électorales. Le parti des patriotes démocrates unifié a donc choisi le passage en force et a forcé le Front populaire à mettre ce sujet sur la table.

La question qui se pose aujourd'hui est de savoir comment le Front populaire va répondre à la colle posée par Al Watad. Le FP ne peut pas se faire le chantre de la démocratie, de la transparence et de l'égalité des chances tout en refusant d'appliquer ces principes dans son propre fonctionnement. Il est utile ici de rappeler que Hamma Hammami et le parti des travailleurs, autre composant du Front populaire, ont essuyé un vent de critiques acerbes lors de l'énième réélection, en décembre dernier, de M. Hammami en tant que secrétaire général. Un poste qu'il occupe officiellement depuis 2011 mais qu'il détient effectivement depuis des décennies.

La candidature unilatérale et publique de Mongi Rahoui pourrait jeter les graines de la discorde dans la seule expérience de coalition partisane réussie qu'est le Front populaire. La légitimité historique de Hamma Hammami est mise à mal par l'ambition d'une « jeune » comme Mongi Rahoui, qui bénéficie, en plus, d'une grande visibilité médiatique. Le combat entre jeunes et vieux pourrait, au pire, disloquer le Front populaire, au mieux, confirmer les craintes des jeunes de gauche de ne jamais voir « la lumière ». En plus, un tel désaccord pourrait décrédibiliser le discours officiel du Front populaire qui dit donner une grande importance à la participation des jeunes et de la femme dans la vie politique.

Par ailleurs, il peut aussi s'agir d'une opportunité pour le Front populaire de donner une leçon de démocratie à l'ensemble des acteurs politiques du pays en organisant des primaires pour déterminer l'identité de son candidat à la présidentielle.

La formation de gauche est devant une réelle chance d'ancrer une pratique démocratique que nous ne voyons que dans les pays développés. Le parti peut organiser des primaires précédées par un débat télévisé entre les deux (ou plus) candidats pour représenter la gauche à la présidentielle. L'élection en elle-même se ferait sous l'œil des journalistes et serait supervisée par une organisation nationale experte comme Mourakiboun ou Atide. Le Front y gagnerait sur plusieurs plans dont le premier est celui de la communication.

Le message envoyé à l'opinion publique est que le parti de gauche applique ce qu'il clame et qu'il n'est pas dans la langue de bois. Par ailleurs, les primaires traduisent la réelle volonté des adhérents et ont permis sous d'autres cieux d'écarter des leaders comme Nicolas Sarkozy ou Manuel Valls. Il s'agit d'un exercice démocratique qui donne une légitimité incontestable au candidat vainqueur et permet de resserrer les rangs derrière la candidature. Et puis le Front populaire aurait la primauté de tenir des primaires en Tunisie et marquerait ainsi de son empreinte le cheminement démocratique du pays.

Le fait que des primaires soient organisées au sein des partis pour déterminer l'identité du candidat à la présidentielle va devenir, un jour ou l'autre, un pratique classique au sein de nos partis, il s'agit seulement d'une question de temps. Le parti qui le fera en premier marquera l'Histoire de son sceau. Il n'est pas interdit de penser que si d'autres partis, à l'instar de Nidaa Tounes, avaient procédé de la sorte, il ne seraient pas aujourd'hui dispersés en plusieurs formations distinctes. La question qui se pose maintenant est : le Front populaire écoutera-t-il la voix de la raison ?


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