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Reportage : Au cœur des coulisses de Sigma Conseil
Publié dans Business News le 11 - 06 - 2019

La crédibilité d'un institut de sondage est souvent remise en question par les politiciens et les analystes politiques. Si nombreuses personnes estiment que les résultats des sondages politiques sont erronés et ne reflètent en aucun cas la réalité, très peu de gens se sont réellement intéressés à la manière dont l'information est collectée et traitée. Pour répondre à ces questions, l'institut Sigma Conseil nous a ouvert ses portes pour nous expliquer la procédure et les différents mécanismes qui permettent de réaliser scientifiquement les baromètres politiques.

A quelques mois des prochaines échéances électorales, l'institut Sigma Conseil, dirigé par Hassen Zargouni, présente de manière périodique un baromètre des partis et des personnalités politiques favorites des Tunisiens. Ces résultats peuvent selon, certains, orienter l'opinion publique et constituent ainsi un moyen d'instrumentalisation politique.
Pour essayer de mettre fin à toutes ces critiques, Sigma Conseil s'est donné cette fois-ci pour objectif de rassembler près de 5.000 échantillons afin de préparer le nouveau baromètre politique du mois de juin courant grâce au travail d'une équipe composée de 42 enquêteurs et 10 superviseurs directs.



La première étape pour réaliser un sondage politique est l'élaboration du questionnaire. « La formulation des questions doit être précise », nous explique Thouayba Ennafti, Chief operating officer à Sigma Conseil.
« Nous mettons le répondant dans un contexte bien précis pour qu'il puisse répondre de manière précise à nos questions. Exemple de question utilisée dans nos sondages politiques : Si les élections législatives se tenaient aujourd'hui, pour qui voteriez-vous ? On remarque ici que le mot aujourd'hui n'a pas été utilisé vainement », a-t-elle expliqué.
La répartition, la taille et la construction de l'échantillonnage sont aussi des éléments essentiels pour la conception d'un sondage politique. Sigma Conseil recourt à la méthode des quotas, qui a pour objectif la constitution d'un échantillon ayant les mêmes caractéristiques que la population cible, mais aussi à la méthode empirique. Deux méthodes que l'institut estime être efficaces.
« On essaie de toucher le maximum de délégations afin d'éviter l'effet de grappe. Les personnes inscrites aux élections sont nos références. Elles sont au nombre de 6,7 millions sachant que ce chiffre est actuellement en hausse. Nos études ont démontré qu'il y a une corrélation entre la répartition de l'échantillon et le résultat du sondage politique. Nous pouvons ainsi savoir pour qui votera un électeur lors des prochaines élections par référence à l'âge, au sexe et au gouvernorat où il habite», a expliqué Mme Ennafti.

Les enquêtes de Sigma Conseil sont enregistrées et réécoutées par les superviseurs directs pour éviter toute erreur avant un contrôle statistique et l'élaboration du rapport du sondage politique.
« Dans chaque nouveau baromètre politique, nous appelons de nouvelles personnes dont 10% contactés il y a 2 ans lors d'un précédent sondage. A chaque fois, un nouvel échantillon est préparé. Si par exemple nous constatons une insuffisance de réponses d'une tranche d'âge d'hommes ou de femmes vivant à Sfax 1 ou à Nabeul 1, notre algorithme prend les données de la population vivant dans ces villes et nous les contactons. Tout est automatique et tout est géré par le système », a expliqué Wassim Ben Hmida, Fieldwork manager.

Nous avons voulu savoir comment Sigma Conseil avait réalisé les sondages sortie des urnes lors des élections législatives et présidentielle de 2014 et des municipales de 2018. Thouayba Ennafti nous a expliqué, à cet effet que : « Lors des précédentes élections législatives, nous avons récolté plus de 5.000 échantillons pour contrôler les statistiques et préparer les résultats. Nous avons aussi fait appel aux observateurs, experts, statisticiens et nos responsables terrain. Ils avaient travaillé ensemble durant cette journée électorale. Il y avait une évolution des résultats durant chaque heure. Nous avons d'ailleurs pu savoir à l'avance quel parti ou candidat récoltera des votes en se basant sur certaines données, notamment les circonscriptions électorales ».
« A peine sortis des bureaux de vote, les électeurs rencontrent nos enquêteurs qui leur demandent pour qui ils ont voté. Toutefois, nous ne pouvons pas connaître toutes les réponses. C'est pourquoi, nous avons préféré choisir une délégation représentant un gouvernorat et des bureaux de vote représentant différentes délégations », a expliqué
Or, à cause de la lenteur de la réception des réponses des électeurs, l'institut de sondage avait opté, lors des élections municipales de 2018, pour une méthode plus rapide et efficace afin de faciliter l'élaboration des résultats et leur diffusion au grand public.
« L'équipe Sigma Conseil avait développé une application pour les Smartphones. Seuls nos enquêteurs peuvent télécharger et utiliser cette application. A la sortie d'un bureau de vote, l'électeur pourra ainsi répondre facilement et rapidement à la question « Pour qui avez-vous voté ? » et nous donner certaines informations, notamment son âge ainsi que la délégation et le gouvernorat où il avait voté. L'enquêteur n'aura même pas besoin d'être connecté à internet pour envoyer les réponses des électeurs. Un simple SMS suffit ! Les réponses nous parviennent sous forme de codes et c'est ainsi que les résultats sont élaborés », a ajouté Mme Ennafti. Cette application sera d'ailleurs utilisée lors des prochaines élections législatives et présidentielle. Il faut noter que Sigma Conseil avait fait appel à 1.000 chercheurs, superviseurs et statisticiens lors des précédentes élections municipales.
Dans une volonté de transparence, l'institut de sondage se dit, d'ailleurs, ouvert au public et invite journalistes, personnalités médiatiques, politiques ou autres à venir sur place découvrir ses méthodes de travail.

A l'heure où la Tunisie est en pleine transition démocratique, interdire la diffusion des sondages politiques ne serait pas vu d'un bon œil. Il serait indiqué de mettre en place un cadre juridique régissant ce secteur afin de garantir la fiabilité et la transparence des baromètres réalisés. D'ailleurs, plusieurs règles devraient être instaurées, telles que l'interdiction aux dirigeants des instituts de sondage d'être membres d'un parti politique, et ce afin de préserver leur indépendance, impartialité et crédibilité. Les proches et membres de la famille devraient, également, ne figurer sur aucune liste électorale ni se porter candidats à un quelconque scrutin. Aussi, les questionnaires, les enquêtes élaborées et le mode de fonctionnement de ses instituts devraient être contrôlés par les professionnels du métier ainsi que les élus du peuple. A quand cette révolution ?


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