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Entre Sanna et Habib…
Publié dans Business News le 11 - 12 - 2019

Sans aucun regret, l'article concernant la proposition d'un fonds de la Zakat n'a pas été adopté. Faire le constat de l'échec de l'Etat dans certaines de ses attributions ne doit pas conduire à de pseudo solutions islamistes du type fonds Zakat. Au-delà de la proposition en elle-même, le caractère islamique qui lui est affublé dérange. Cette institutionnalisation de la mendicité est une preuve de plus du manque d'imagination de nos dirigeants. On ne songe pas à créer de la richesse ne serait-ce qu'en faisant des économies, on réfléchit plutôt à la manière de dépenser un argent que nous n'avons pas en jouant sur la fibre religieuse.
Les sympathisants de ce projet de fonds sont choqués de son refus et argumentent en se basant sur les sentiments. Ils invoquent également les textes sacrés pour étayer leur proposition. Ils omettent cependant d'admettre qu'il n'existe pas d'acte de foi par procuration. Si j'ai envie de donner la Zakat, je dois le faire moi-même et non confier cette tâche à une tierce personne, même si c'est un fonds géré par l'Etat. D'un autre côté, personne ne répond à la question épineuse de savoir si ce fonds peut ou non accepter des dons étrangers.

Ce type de propositions s'intègre dans un corpus plus général qui est la chariâa. Certains espèrent encore pouvoir l'imposer et l'appliquer en Tunisie. Même si le monde montre chaque jour qu'il s'agit d'une hérésie. Sanna Marin est la preuve vivante de ce décalage entre le 21ème siècle et cette pensée moyenâgeuse. La toute nouvelle Première ministre finlandaise est une femme de 34 ans élevée par un couple de lesbiennes. Tout ce qu'il faut pour faire hérisser les poils de la plus convaincue des barbes. Si la chariâa était appliquée en Finlande, tout cela n'aurait pas été possible. La femme y serait considérée comme un être inférieur et il ne serait pas concevable de lui confier des responsabilités de chef ou de ministre. Inutile de parler de l'éventualité d'un couple homosexuel ou d'un gouvernement où il y aurait plus de femmes que d'hommes.
Paradoxalement, sur les réseaux tunisiens, ceux qui prônent le retour aux valeurs de l'islam et ceux qui s'empressent de juger les autres en invoquant la parole divine sont les mêmes qui s'extasient de l'élection de la jeune finlandaise à la tête de son pays. A la lumière de ce constat, il serait trop ambitieux de tenter de leur démontrer le caractère pernicieux d'une proposition telle que le fonds Zakat.

Mais comme la nature a horreur du vide, il est normal que les religieux, ou prétendus comme tels, essayent d'occuper un espace qui est laissé par le pouvoir. Cette période de flottement entre un gouvernement sortant, qui essaye de placer un maximum de personnes aux bons endroits, et un gouvernement futur qui ne se constitue pas là où on le pense, est propice au braconnage.
C'est le grand cheikh lui-même qui a montré la voie en déplaçant l'épicentre du pouvoir en Tunisie au Bardo et en volant quelques prérogatives à la Kasbah et à Carthage. Cela s'inscrit évidemment dans une stratégie plus globale visant à imposer un certain pouvoir. Rached Ghannouchi n'a pas eu le plaisir de se confronter à un suffrage universel direct, cela aurait anéanti toute légitimité qu'il pourrait avoir.

Pendant ce temps, notre chef du gouvernement bien à nous, Habib Jamli semble aujourd'hui se débattre dans des consultations interminables et surtout inutiles. C'est ce qu'a déclaré Noureddine Taboubi notamment et c'est vrai, vu qu'une commission au sein d'Ennahdha est en train de trier les candidatures. Sanna Marin, Première ministre bien de chez eux, a constitué un gouvernement issu de l'alliance de cinq partis politiques en un jour. La « gamine » de 34 ans a réussi là où l'on est en train d'échouer depuis près d'un mois. Cette femme réussit là où plusieurs hommes échouent. Si la chariâa était appliquée, non seulement il n'y aurait pas de femme à ce poste mais on serait, en plus, obligés de glorifier l'échec des hommes et de le considérer comme un succès, malgré tout.

Si l'élection de Sanna Marin à la tête de la Finlande a fait tant de bruit chez nous c'est parce qu'elle nous renvoie vers la détresse de notre situation. Des élus qui se donnent en spectacle, un gouvernement sortant opportuniste et un gouvernement en constitution sans aucune légitimité. Au milieu de tout ça, des prédateurs qui ne rateront aucune occasion pour tenter de se placer et surtout, d'imposer des points de vue poussiéreux et rétrogrades.


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