Les nominations effectuées par le président du Parlement, Rached Ghannouchi au sein de l'Assemblée ont suscité l'indignation de plusieurs députés lors de la séance plénière de ce jeudi 19 décembre 2019 lui valant, notamment, la qualification de "criminel". Outre l'élu du Front populaire, Mongi Rahoui ayant dénoncé ces nominations "pouvant porter atteinte à la neutralité de l'administration", les députés Attayar appartenant au bloc démocrate, Samia Abbou et Nabil Hajji ont, eux aussi, contesté les agissements de Rached Ghannouchi.
En effet et lors de son intervention, Mme Abbou a indiqué que les nominations effectuées par Rached Ghannouchi "relevaient du crime" lui souhaitant, sur un ton ironique, "la bienvenue dans ce monde criminel dans lequel il était entré par la grande porte". Pour Samia Abbou, les nominations de Rached Ghannouchi ne s'inscrivent pas dans le cadre de l'administration ni dans celui du bureau de l'Assemblée, soulignant qu'elles contribuent à mettre en place une "administration parallèle" au sein du Parlement.
Une position partagée par Nabil Hajji qui a alerté sur le coût supplémentaire des conseillers désignés par Rached Ghannouchi qui alourdira le budget. L'élu a, par ailleurs, contesté le fait que Ghannouchi avait mis le Parlement devant le fait accompli sans obtenir l'accord du bureau de l'Assemblée. Et d'ajouter qu'il a été ignoré, en tant qu'assesseur chargé des relations externes, puisque Rached Ghannouchi avait nommé un autre à sa place dénonçant "une usurpation d'identité".
Aujourd'hui, l'ARP a précisé, dans un communiqué rendu public que le choix d'un cabinet composé d'un nombre de conseillers choisis sur la base de leurs compétences relevait des droits du président du Parlement. De surcroît, les contrats établis avec les conseillers membres du cabinet du président, sont effectués en dehors du processus des nominations administratives.