Les cours mondiaux des céréales ont enregistré une hausse considérable au cours de l'année 2007. Cette flambée des prix est notamment due à une forte demande sur ces produits, à une diminution substantielle des stocks dans les pays producteurs et exportateurs, ainsi qu'au développement du phénomène de spéculation. Compte tenu de ces éléments, la Tunisie a mis en place une stratégie en vue de valoriser ce secteur et d'améliorer son niveau de production. La production des céréales a toujours été une préoccupation majeure pour la Tunisie. Les différentes stratégies de production céréalière appliquées dans le pays ont notamment pour objectif principal la réalisation de l'autosuffisance, soit 27 millions de quintaux de céréales. C'est dans ce cadre que s'inscrivent les mesures prises à l'issue du conseil ministériel présidé par le Président de la République Zine El Abidine Ben Ali, qui s'est tenu le 12 mai 2008 et qui était consacré au secteur de l'agriculture. Il a été ainsi décidé de consacrer 120 000 ha de superficies irriguées aux grandes cultures à l'horizon 2011, contre 80 000 ha actuellement, et ce conformément aux exigences de la culture en alternance. Cet accroissement des superficies irriguées permettra ainsi de garantir 450 000 quintaux de semences sélectionnées en 2011, contre 270 000 actuellement. Il a également été décidé d'octroyer une prime de 30% aux céréaliculteurs et aux producteurs de semences au titre de l'acquisition de semences fourragères sélectionnées, de mettre en place un plan de renforcement de la production nationale de fourrages afin de réduire l'importation dans ce domaine, d'élaborer un programme spécial pour mettre en valeur dans une première étape 20 000 ha de plaines pour la production de céréales, et de créer une structure unique rassemblant l'ensemble des structures administratives intervenant dans le domaine des grandes cultures. Dans le cadre des encouragements accordés aux céréaliculteurs, ces derniers bénéficieront par ailleurs de l'exonération totale durant 3 ans des frais d'enregistrement relatifs aux activités de location des terres agricoles destinées à la céréaliculture et de la taxe sur le revenu. Les céréaliculteurs pourront également profiter de la revalorisation de la prime d'investissement accordée aux coopératives au titre de l'acquisition d'équipements agricoles et d'accessoires, qui passe à 40% de la valeur des équipements et des accessoires acquis. Le secteur sera, de ce fait, encouragé à moderniser son équipement, ce qui générera un gain de plus de 10% sur les pertes provoquées par de vieilles machines. Il est à signaler en outre qu'en ce qui concerne les grandes cultures, l'Etat prendra désormais en charge durant 3 ans les frais d'assurance contre les risques d'incendie et de grêle pour les prêts saisonniers, et ce d'une manière dégressive. Des procédures de contrôle et de suivi performantes La céréaliculture connaît ainsi un regain d'intérêt en Tunisie. Et si la recherche scientifique dans ce domaine a permis de créer de nouvelles variétés, elle doit soutenir activement les agriculteurs en leur facilitant la maîtrise de l'aspect technologique. On notera à cet égard la constitution d'une commission nationale de suivi de la campagne céréalière, et de quatre équipes pluridisciplinaires composées de chercheurs et de techniciens spécialisés dans le domaine de la céréaliculture. Il faut savoir que la commission nationale de suivi est chargée de déceler les contraintes qui entravent la bonne marche de la campagne. Elle est constituée des différents intervenants dans la production et la logistique, à savoir la direction générale de la production agricole, l'UTAP (Union Tunisienne de l'Agriculture et de la Pêche), le ministère de l'industrie, de l'énergie et des PME, et le ministère du transport. Pour leur part, les quatre équipes de techniciens ont pour mission de visiter les régions en compagnie de responsables régionaux, et ce en vue d'établir un diagnostic et de présenter les recommandations nécessaires à la commission. Il est certain que l'ensemble de ces mesures constitue un élément essentiel pour faire face aux défaillances constatées. Elles apportent en outre la preuve qu'un encadrement continu de la céréaliculture est nécessaire pour améliorer la production céréalière. Une production qui gagnera alors aussi bien en qualité qu'en quantité, et qui répondra plus efficacement aux besoins de la Tunisie en la matière.