INFOTUNISIE – Le mois du jeûne constitue pour tous les adeptes de la cigarette, à la fois, une source de gène compte tenu de l'incapacité de fumer avant la rupture du jeûne et une opportunité propice pour fracasser cette attitude aux lourdes conséquences. D'ailleurs, il est prouvé scientifiquement que le mois de l'abstinence aide au sevrage. Dr Mounira Masmoudi Nabli, chef de service des maladies non transmissibles à la direction des soins de santé de base au ministère de la santé publique a assuré que la possibilité de poser la dernière cigarette demeure plus concrète pendant le mois de ramadan sachant que l'organisme a pu résister durant toute la journée, soit quinze heures de manque. En effet, oublier la cigarette est synonyme de changement du mode de vie du fumeur qui sera devant la contrainte de se méfier des tous les catalyseurs pouvant lui rappeler le tabac comme le café, le thé, les boissons gazeuses, même la fréquentation d'espaces fumeurs durant de longues veillées. De son côté, la famille et l'entourage dans lesquels se trouvent ces fumeurs peuvent intervenir dans la lutte contre ce fléau qui d'après Dr Nabli, tue chaque année 7 mille tunisiens, soit l'équivalent de 20 personnes par jour. C'est la raison pour laquelle, les consultations de sevrage, expérience qui a démarré en 2000 en Tunisie, sont d'une importance capitale. A noter à ce propos que la Tunisie abritera, en novembre prochain, la conférence internationale sur la question de la lutte contre le tabac, décidée par l'OMS (Organisation mondiale de la santé). Le choix du lieu de la tenue de cet événement implicite la reconnaissance de l'OMC et de la communauté internationale des efforts de la Tunisie en matière de lutte contre le tabac, un fléau qui provoque directement le décès de cinq millions d'êtres humains par an à travers le monde et quelque 7.000 en Tunisie, dont un millier de femmes. Dans le cadre de la décision présidentielle de proclamer 2009 comme année anti-tabac, environ 2000 médecins opérant entre secteurs public et privé ont été formés avant d'orienter les fumeurs vers les consultations de sevrage. 105 autres médecins ont reçu une formation approfondie en matière de sevrage tabagique. Il est à noter que des récentes études vérifiées au sein du Centre de Traitement des addictions (Limeil-Brévannes-France), ont dévoilé que moins de 5 % des tentatives d'arrêt sans aide médicale aboutissent à une abstinence d'une année. Le soutien des professionnels de santé assorti d'un traitement efficace soit pharmacologique ou psychologique est donc indispensable. Ainsi, le principal ennemi du sevrage est donc la rechute dont les origines peuvent être un élément déclenchant (déprime, stress, colère…) ou une situation risquée (café, routine de travail…). La baisse de la motivation diminue la résistance à ces événements et l'envie impérieuse de fumer peut triompher. Bien qu'elle n'induise pas en soi une envie de fumer, la prise de poids peut, en revanche, conduire à une chute motivationnelle et une décision de reprise du tabac.