INFOTUNISIE – La grande famille bancaire en Tunisie s'apprête à accueillir un nouveau-né qui appliquera les principes de la finance islamique, la «Banque Zitouna». Avant d'ouvrir ses agences au printemps 2010, la banque s'est donnée à voir à ses futurs clients en avant première dans le cadre du 3ème Salon International des services bancaires et de la Monétique, s'achevant hier à Tunis. Dans son stand de 220 m2, la banque a présenté ces nouveaux services et produits bancaires ainsi que sa nouvelle approche dans le rapport avec le client qui devient désormais un partenaire dynamique dans l'opération bancaire. Le stand a formé également l'occasion propice pour toucher de près les caractéristiques esthétiques et architecturales de ce nouveau-né. Animé par les Conseillers «Banque Zitouna», l'espace a permis aux particuliers et aux entrepreneurs de s'informer sur les techniques et les avantages des offres proposées très prochainement par la banque afin de faciliter la compréhension des nouvelles pratiques et procédés de la finance islamique. En effet, la banque Zitouna apportera des changements basés sur deux principaux fondateurs de la finance islamique à savoir l'interdiction de l'intérêt (Ribaa) ou usure et la responsabilité sociale de l'investissement, partant de l'idée que l'Islam interdit la spéculation ou le hasard dans les transactions tant civiles que commerciales. De nouveaux concepts enregistreront donc leur entrée dans le vocabulaire bancaire tels que la «mourabaha», la «moucharaka», la «moudharaba», le « ijar » et l' «istisna'a»… Tous ces procédés sont fondés sur un rapport contractuel avec le client. La « mourabaha », un contrat de vente au prix de revient majoré d'une marge bénéficiaire connue et convenue entre l'acheteur et le vendeur permet une entente préalable et synallagmatique sur la marge du bénéfice. Quant à la «moucharaka» ou association, elle permet à deux parties ou plus de s'associer dans le capital d'une entreprise ou d'une opération moyennant une répartition aussi bien des profits que des pertes, ce qui illustre le principe de la responsabilité sociale sur laquelle se fonde la finance islamique. Le «Ijar» ou leasing est un contrat de location de biens, meubles ou immeubles, assorti d'une promesse de vente au profit du locataire, faisant intervenir 3 acteurs principaux, le fournisseur du bien, le bailleur en l'occurrence la banque qui achète le bien en question pour le louer et le client qui en devient le locataire tout en se réservant l'option d'acquérir le bien aux termes du contrat de location… Tous ces produits bancaires et autres sont accompagnés d'un changement au niveau de l'approche bancaire basée sur la collaboration entre l'entrepreneur et l'investisseur, ce qui opère une métamorphose majeure dans le statut du client qui devient un partenaire. Notons que la banque Zitouna développera sur les 5 prochaines années un réseau d'agences couvrant les principales villes du pays. Près de 10 agences seront ouvertes d'emblée pour le démarrage de la banque courant 2010. La « banque Zitouna » doit son nom à la fameuse mosquée « La Zitouna » réputée pour son rayonnement culturel et sa défense d'un Islam éclairé. Vieille de 13 siècles,La Zitouna est la plus ancienne université islamique.