INFOTUNISIE – Près de 1000 participants entre hommes d'affaires, universitaires et politiciens maghrébins, arabes et méditerranéens représentant 20 pays ont assisté, vendredi 11 décembre courant, à Sousse, à l'ouverture des 24èmes Journées de l'Entreprise 2009 organisées, sous le haut patronage du Président Ben Ali, par l'Institut arabe des Chefs d'entreprises (IACE) et qui ont pour thème «l'Etat et l'Entreprise». Présidant l'ouverture de ces 24èmes journées de l'entreprise, M. Mohamed Ghannouchi, Premier ministre, a mis valeur le sujet du débat de cette édition 2009, à la lumière des développements connus par le monde et, tout particulièrement, la crise économique mondiale et les approches qu'elle a générées et qui ont changé plusieurs concepts ayant trait au rôle de l'Etat et de l'Entreprise. Tout en rappelant que la Tunisie suit avec toute l'attention requise les thèses et idées qui circulent dans le monde, à la lumière du choix délibéré de s'intégrer dans l'économie mondiale, indiquant que la Tunisie, qui poursuit, conformément à cette démarche initiée par le chef de l'Etat, une démarche qui a abouti à la réalisation d'excellentes performances dans le domaine de la mise à contribution de l'économie de partenariat en vue de consolider le processus économique national, la consécration de l'équation efficiente, fondée sur la répartition des rôles entre l'Etat et l'entreprise, de manière à permettre à l'Etat de se consacrer à sa fonction essentielle et à ouvrir de larges perspectives devant l'entreprise. Le choix de ce thème résulte, comme l'indique M. Chakib Nouira, président de l'IACE, des effets néfastes de la crise sur les systèmes économiques mondiaux ce qui a déclenché une réflexion sur les rôles respectifs de l'entreprise et de l'Etat. Le rôle de l'Etat a fait l'objet d'un débat en tant que partenaire de premier plan de l'entreprise. La première séance des ces journées a constitué un point de rencontres et de réflexions se penchant sur les potentialités offertes pour la mise en place de stratégies dédiées à l'après crise. A travers son intervention sur l'Etat des lieux de la crise financière, M. Sami Moulay, Directeur général à la Banque centrale de Tunisie, a mis à l'examen les causes directes aboutissant à l'amplification de cette crise tout en insistant sur la redéfinition du rôle de l'Etat dans les questions d'ordre économique surtout que les risques de la libéralisation de l'économie demeurent indiscutables… De son côté, M. Gianni De Michelis, ex-ministre italien des Affaires étrangères, a lancé un appel pour la « régionalisation de la mondialisation» ou encore l'émergence de nouveaux sous-pôles régionaux, comme étant une meilleure solution afin de créer un certain équilibre dans les approches économiques locales, régionales et internationales. Le responsable italien a insisté, dans ce sens, sur l'importance de la région euro-méditerranéenne, avec ses deux rives nord et sud… un espace stratégique qui doit s'élargir pour concerner les pays arabes, vu le potentiel économique et d'affaires que représente la région. Ces objectifs requièrent, impérativement, la mise en place des mécanismes adéquats fondés sur l'éducation, l'enseignement, les nouvelles technologies et ce, en conformité avec les exigences de l'Etat de droit et dans le but de favoriser la naissance d'un rapport de réciprocité Etat/Entreprise… Les origines de cette crise financière et économique mondiale, lourde de conséquences, s'expliquent, d'après l'ex-vice président de l'UE, M. Manuel Marin, par son déficit éthique, qui constitue selon lui, le nœud du problème dans la mesure ou l'Etat se décharge parfois de sa mission de surveillance, de contrôle et de suivi de l'activité de l'entreprise… C'est pour cette raison que l'intégration des entreprises dans les nouvelles réglementations internationales passe obligatoirement par le regain de la confiance publique et dans la fiabilité des réformes institutionnelles mises en place, souligne M. De Fontaine Philippe vice-président de la Banque européenne d'investissement (BEI), qui pense qu' « aucun pays européen ou maghrébin n'a la taille suffisante pour peser, à lui seul, sur les nouvelles règles internationales». Par ailleurs, ces réglementations « n'ont pas forcément les mêmes effets», a fait savoir M. Najy Benhassine, économiste à la Banque mondial, compte tenu de leur application dans des endroits à caractéristiques politiques, économiques, idéologiques et sociales différentes…. Par conséquent, le rétablissement – auprès des investisseurs – de la confiance en la capacité de régulation de l'Etat demeure assez urgent.