Sa grande œuvre en poésie, récits, essais sur l'art et sur la littérature ainsi que ses traductions font de lui l'une des figures emblématiques de la littérature de notre temps. Yves Bonnefoy, le grand poète et penseur français est l'invité de l'Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts « Beit El Hikma » à l'occasion de la célébration du 25è anniversaire de la création de l'Académie et de l'Année nationale de la traduction 2008. En présence de M.Bonnefoy, une journée d'étude a été consacrée, mardi, à sa création. La rencontre a été animée mercredi à Beit El Hikma par des universitaires et hommes de lettres en présence d'étudiants (langue française) ravis d'approcher l'auteur dont l'œuvre fait partie de leurs études. La parole a été donnée pour traiter de l'expérience, de la démarche et de la vision de l'un des représentants de la parole de notre temps, qui la désigne comme suit : « Parole, tu es, tu libères, tu redonnes vie ». En poète, Yves Bonnefoy a été attentif aux différentes interventions ayant fait le tour des multiples aspects de l'œuvre d'un maître – bien qu'il n'apprécie guère ce mot-. En commençant par le regard qu'il porte sur la poésie, qui l'a ramené, a-t-il relevé « à l'art de faire des ouvrages en vers ». Ecrivain de « la longue chaîne de l'ancre », le poète du « Barrage d'oiseaux, le traducteur de « Jules César », Roméo et Juliette » a été le témoin présent d'une grande réflexion sur les pratiques de l'écriture poétique, ses écrits sur l'art visuel, l'acte poétique, et le regard que porte la poésie sur la science. Tel est le sujet de réflexion de l'auteur sur deux vérités, scientifique et poétique. La loi de gravité existe, la pomme tombe, mais aussi, la pomme a une couleur et une saveur. Autour de ce grand traducteur de Shakespeare, de Pétrarque, de Leopardi, l'accent a été mis sur un autre champs d'activité qui intéresse l'auteur, à savoir la traduction, une expérience d'écriture qu'il perçoit en tant qu'acte de poésie. La traduction perçue comme un apport possible à la création poétique et au devenir de la société, dès lors qu'il est « difficile d'être soi même et l'autre ». Et pour lui rendre un hommage fervent, l'Académie Beit el Hikma, l'ambassade de France en Tunisie et l'Institut français de coopération lui ont dédié une édition bilingue de son œuvre « Le théâtre des enfants » où le texte français est publié avec sa traduction arabe, de Mohammed Ben Salah, accompagnée d'une préface de l'auteur écrite spécialement pour cette édition. A propos de son écrit, traduit dans la langue d'El Moutanabbi, Yves Bonnefoy s'exprime dans la préface par ces termes » Mais pourquoi….Puis-je penser que la langue arabe peut accueillir particulièrement bien ce projet de ressourcement. Parce que je la sens plus concernée que la mienne par la présence immédiate et pleine de ce que nous avons à rencontrer, dans notre lieu, dans nos vies ».