INFOTUNISIE – Les indicateurs enregistrés dans les trois premières années (2007-2009) du 11e Plan (2007-2011) font état d'un bilan positif avec un taux de croissance d'environ 4,6% par an aux prix constants, en dépit de la baisse de la croissance au cours des années 2008 et 2009 en raison des retombées de la crise financière et économique mondiale, a souligné M. Mohammed Ghannouchi, Premier ministre présidant les travaux du Conseil supérieur du développement tenu, mardi 11 mai 2010 à Gammarth. Ont pris part aux travaux du conseil, consacrés à l'examen du projet quinquennal de développement 2010/2014, le premier du genre établissant une transition entre les 11e et 12e plans, plusieurs membres de gouvernement, des représentants des partis politiques, des organisations nationales et des conseils régionaux. Le bilan présenté par le Premier ministre à cette occasion a révélé que le revenu par tête d'habitant a atteint 5 630 dinars, d'où l'amélioration du pouvoir d'achat et la promotion du poste de la consommation qui s'est érigé au premier rang des sources de croissance, y contribuant à hauteur de 72%. De surcroit, les créations d'emplois ont atteint 195 000, ce qui a engendré la maitrise du taux de chômage au niveau de 13,3% en 2009. S'agissant de l'investissement global, il a cru de 10,8% au lieu des 8,7% prévus avec une augmentation de la part de l'investissement privé à 60,3% du total des investissements grâce à l'évolution remarquable de l'investissement direct étranger (IDE), soit 8 064 millions de dinars (MD) contre des estimations de 4 565 MD, prévues par le 11e Plan. Le Premier ministre a, encore, indiqué que l'épargne nationale a avoisiné 21,9 pc du PIB et la moyenne du déficit courant de la balance des paiements a atteint 2,9 pc du PIB. Autres indicateurs évoqués par M. Mohamed Ghannouchi, le taux d'endettement extérieur par rapport au PIB qui a régressé de 43% en 2006 à moins de 39% en 2009. Par contre les réserves en devises ont augmenté de 4,6 milliards de dinars pour atteindre les 13,3 milliards de dinars. Un nouveau quinquennat plus ambitieux Pour ce qui est de la prochaine étape, le Premier ministre a souligné que la Tunisie aspire, au cours du prochain quinquennat, à réaliser un taux de croissance du PIB de 5,5% par an aux prix constants, dans le but de relever la moyenne du revenu par tête d'habitant à 8 300 dinars en 2014. L'objectif étant de couvrir la totalité des demandes additionnelles d'emplois, de manière à réduire le taux du chômage de plus de 2 points, soit à 11,%. Un intérêt particulier sera également porté sur le ciblage des diplômés du supérieur sans emploi, toujours dans la perspective de réduire le taux de chômage de cette catégorie de 21,7% en 2009 à 13,6% en 2014. Sur un autre plan, la Tunisie ambitionne également de réduire l'endettement extérieur à moins de 30 pc du PIB. Notons que la réalisation des objectifs préconisés nécessite la mobilisation d'importants investissements, dont le volume devrait atteindre pas moins de 98 milliards de dinars, soit 26% du PIB, a souligné le Premier ministre. M. Ghannouchi a, par la même, fait savoir que l'Etat va allouer pas moins de 26,5 milliards de dinars au titre du budget de développement, dédiés au financement des projets d'infrastructure de base et d'équipements collectifs, outre les programmes d'appui aux entreprises, la promotion de la recherche et la consolidation du processus de développement dans les régions prioritaires. S'arrêtant sur le secteur privé, M. Ghannouchi a indiqué qu'il est appelé à porter sa part dans l'investissement à 13,8% par an, tout en insistant sur les secteurs innovants, les activités à haute valeur ajoutée et à forte employabilité pour les diplômés du supérieur. A signer que l'approche adoptée dans ce cadre ambitionne d'attirer 17,2 milliards de dinars d'IDE, soit environ 29% des investissements globaux du secteur privé, contre 8,4 milliards de dinars au cours du 10e Plan de développement et 8,1 milliards de dinars durant la période (2007/2009). Le prochain quinquennat, sera également marqué par le renforcement du rythme des exportations, pour réaliser une hausse de 6,5% et l'augmentation de la part de ce secteur dans le PIB (+40%). La priorité du développement régional M. Ghannouchi a souligné que le développement régional constitue une priorité pour la prochaine étape. Le souci étant de renforcer les efforts fournis afin d'aménager des pôles de compétitivité industrielle et technologique et de mettre en place un système d'incitations adaptées. Le Premier ministre a souligné, à ce propos, l'importance de mieux faire connaître les opportunités existantes dans les régions de l'intérieur, et d'opter pour une politique volontariste tendant à attirer de nouveaux flux d'IDE. A la lumière des mutations et difficultés enregistrés, M. Ghannouchi a mis en exergue le souci de la Tunisie de faire preuve de prudence, d'adopter un système de veille et d'œuvrer à préserver les équilibres financiers à travers un ensemble de règles, portant notamment sur la maitrise du déficit du budget de l'Etat dans la limite de 2,9% ainsi que la réduction des dépenses de compensation (hydrocarbures, caisse générale de compensation et le transport) à 1 500 millions de dinars par an. Les travaux du Conseil supérieur de développement ont été marqués par l'intervention des représentants des différents partis politiques ainsi que des organisations nationales. Les différentes recommandations présentées par les représentants des partis politiques s'articulent essentiellement autour de la consolidation de l'infrastructure et l'impulsion de l'investissement dans les régions intérieures, la complémentarité entre le développement politique, la stabilité sociale et la concorde nationale, l'intensification des efforts pour gagner l'enjeu de l'emploi, la promotion de la politique environnementale, ainsi que la dynamisation du rôle des secteurs à haute valeur ajoutée. Dans sa réponse aux différentes interventions, le Premier ministre a souligné que la Tunisie dispose des compétences et des ressources humaines nécessaires pour gagner les enjeux et relever les défis futurs, pour concrétiser ses objectifs de développement et pour conforter son rayonnement sur la scène internationale, dans le cadre de la complémentarité entre les secteurs public et privé et grâce à la conjugaison des efforts de toutes les parties concernées. Il a conclu que les orientations tracées dans le cadre du nouveau plan quinquennal 2010-2014 viennent concrétiser une vision prospective et globale que le Chef de l'Etat s'emploie sans cesse à conforter. Une vision qui vient à point nommé refléter le consensus national autour des grandes orientations nationales et de l'engagement de toutes les parties à redoubler d'effort et d'abnégation pour relever les défis qui se posent et garantir un avenir meilleur aux générations futures.