M. Mohamed Nouri Jouini, ministre du Développement et de la coopération internationale, a annoncé que le volume des investissements étrangers en Tunisie a augmenté pour atteindre 3100 millions de dinars en 2008 contre 2000 millions de dinars en 2007 et seulement 300 millions de dinars en 1998. Le ministre, qui tenait un point de presse jeudi à Tunis, a ajouté que l'économie tunisienne est parvenue à réaliser un taux de croissance de 5% en 2008, « malgré une saison agricole en deçà des espoirs escomptés et une régression de la production des hydrocarbures et des mines », qualifiant ces résultats de «satisfaisants». M. Jouini a indiqué que plus de 80 000 emplois additionnels ont été crées, ce qui a permis de maintenir à 14% la moyenne globale du chômage. Il a fait remarquer que ce taux demeure élevé en Tunisie en raison de la croissance, sans précédent, des demandes additionnelles d'emplois, notamment, des diplômés du supérieur, relevant que l'Etat s'emploie à réduire ce taux aux plus bas des niveaux. Pour 2009, l'objectif recherché est de réaliser une croissance économique de 5% et de créer 77 000 emplois supplémentaires, rappelant que l'Etat a révisé ses objectifs initiaux de développement pour cette année (un taux de croissance de 6,3% et 82 000 emplois supplémentaires), et ce, en considération des éventuels impacts de l'actuelle crise financière mondiale. L'année 2009 sera marquée, a-t-il dit, par le démarrage de la mise en œuvre du programme d'amélioration de la compétitivité des entreprises économiques pour lesquels ont été mobilisés des investissements de l'ordre de 450 millions de dinars et du programme de développement intégré qui portera sur 90 délégations (500 millions de dinars). Le programme de développement intégré), a-t-il précisé, touchera, dans une première étape, 54 délégations situées dans les zones frontalières, le littoral méridien et les délégations proches des grandes zones urbaines telles que Tunis, Sousse et Sfax. Evoquant les éventuelles retombées de la crise financière mondiale sur l'économie tunisienne, le ministre s'est montré rassurant. « Il n'y aura pas d'impacts de la crise sur les grands équilibres financiers du pays, ni sur le secteur financier et bancaire », a-t-il dit. Il a rappelé que la Tunisie a choisi de ne pas recourir, en 2009, à l'emprunt auprès du marché financier international privé et s'est mise, parallèlement, en accord avec les bailleurs de fonds (Banque mondiale, Banque européenne d'investissement (BEI), banque africaine de développement (BAD) pour l'augmentation du volume des financements consacrés à la Tunisie. Le ministre a indiqué, à ce sujet, que la Tunisie et la banque mondiale ont convenu de faire bénéficier la Tunisie d'une aide financière supplémentaire en vue de l'aider à faire face aux éventuels impacts de l'actuelle crise financière. M. Jouini a précisé qu'il a été enregistré depuis décembre dernier un recul dans le volume des exportations de certains secteurs comme le textile et les composants automobiles et électriques suite à la baisse de la demande dans les pays de l'Union européenne, premier partenaire de la Tunisie et qui est entré dans une phase de récession économique. Il a passé en revue à cette occasion les différentes mesures prises par le président Zine El Abidine Ben Ali pour prévenir les répercussions de la crise financière internationale actuelle et aider les entreprises à dépasser les actuelles difficultés conjoncturelles dues à la crise. Il a souligné que le programme de la Tunisie pour gérer la crise prend en considération la limitation autant que possible des répercussions éventuelles et l'exploitation des opportunités au profit de l'économie nationale et la garantie d'une forte relance économique après la fin de la crise. Le ministre a ajouté que le gouvernement fera en février prochain une évaluation complète des répercussions de la crise sur l'économie nationale à partir de laquelle seront déterminées les mesures préventives et curatives. En ce qui concerne les grands projets en Tunisie et à propos desquels des accords ont été conclus entre des investisseurs étrangers et le gouvernement tunisien, le ministre a indiqué que la réalisation de ces projets « se fait selon le calendrier prévu par les deux parties », indiquant qu'aucun groupe d'investisseurs n'avait exprimé sa volonté de retirer ses investissements. Le ministre s'attend à un changement de la situation économique internationale après la crise et l'afflux d'autres investissements vers la Tunisie qui est devenue un acteur important sur la carte mondiale des investissements, précisant que le schéma de développement de la Tunisie s'appuiera au futur sur les secteurs prometteurs comme les technologies de l'information et de la communication, les services de transport et de logistique, les services orientés vers les entreprises, les services financiers, la santé, le tourisme et les secteurs orientés vers l'export. Il a précisé que la Tunisie avait chargé des bureaux d'études internationaux de préparer des études sur les perspectives de l'investissement en Tunisie dans ces secteurs ajoutant que les résultats de ces études seront présentés aux investisseurs tunisiens et étrangers.