La Tunisie a réalisé des progrès concrets dans la mise en oeuvre de la stratégie nationale tridimensionnelle pour le développement et la valorisation du secteur des archives, en tant que pilier fondamental de la préservation de la mémoire nationale, outil d'impulsion du travail administratif efficace et source pour les recherches et les études.Cette stratégie a pour objectif le suivi de l'application du système de gestion des documents et des archives et l'exploitation du système informatique de gestion des documents et des archives. Elle permet, en outre, d'instaurer un système de gestion des documents électroniques. Actuellement, l'application du système de gestion des documents et des archives est achevée à l'échelle des structures centrales et régionales, alors que le rythme de son adoption, au niveau des établissements publics, a atteint un taux de 80 pc. Le système informatique pour la gestion des documents et des archives doit entrer, au mois de mai 2009, en phase d'application effective. La première étape de ce système porte sur la gestion des documents dynamiques et intermédiaires, alors que la deuxième étape concerne la gestion des archives historiques à protéger et qui offre la matière adéquate aux recherches scientifiques, dans tous les domaines et selon des angles et approches différentes. Le système de gestion des documents électroniques a atteint, pour sa part, des étapes très avancées au niveau de la définition de ses contours, avant de décider des étapes d'application. Les progrès réalisés aux niveaux de l'instauration et de la dynamisation de ces systèmes coïncident avec la célébration, par la Tunisie, de la sixième session de la journée nationale des archives, décidée par le président Zine El Abidine Ben Ali, pour le 26 février de chaque année. Cette décision a permis à la Tunisie de faire partie de la liste des pays, peu nombreux, qui ont instauré la tradition de célébration de ce secteur vital, à l'instar des Etats-Unis d'Amérique et de l'Espagne. La Tunisie célèbre cette année cet événement, sous le signe « Le document d'archive : une valeur historique et un référentiel prospectif ». Des manifestations sont organisées, à cette occasion, pour mettre en valeur les réalisations et évaluer les programmes d'avenir, dans ce domaine. Il est à noter que le secteur des archives, en Tunisie, a été introduit dans les priorités de l'Etat, à partir de 1988, avec la création de l'établissement des « Archives nationales » devenue, après son installation dans son nouveau siège, une institution moderne équipée des moyens technologiques les plus modernes, ce qui a permis, jusqu'à janvier 2009, de conserver 7608 mètres linéaires constitués principalement par le fonds d'archive. Il est à noter que le document le plus ancien conservé par les Archives Nationales remonte à l'an 1582. Les archives nationales comportent une bibliothèque publique fréquentée quotidiennement par une trentaine de visiteurs, essentiellement, des chercheurs et des spécialistes en Histoire. Les archives nationales disposent également d'un site web qui comporte des indications se rapportant à la mission, aux attributions et au fonds des archives. Ce site contient aussi des bases de données en ligne. Durant la période 2002-2008, plus de 520 mille internautes du monde entier ont visité ce site. L'institution des archives nationales s'emploie à stimuler chez les citoyens tunisiens le sens de la préservation la mémoire collective et à encourager les particuliers à faire don de leurs archives privées. L'activité des archives a connu en Tunisie une évolution notable, à travers la promotion du dispositif juridique et réglementaire afférent à ce secteur et la création d'un conseil supérieur des Archives. Des structures relevant de tous les ministères ont été créées à cet effet. Elles sont chargées de la gestion des documents et ont été dotées de cadres spécialisés. Un bâtiment spécial destiné à conserver les archives intermédiaires est en cours de construction à la Soukra. Il est à noter que la modernisation du secteur des archives nationales s'inscrit dans le cadre de la politique générale de l'Etat visant à assurer la mise à niveau de l'administration tunisienne et à moderniser les outils de gestion des documents. Les archives nationales seront confrontées à un défi sérieux au cours de la prochaine étape. Il s'agit de la promotion de la rentabilité de l'action administrative, à travers la mise à contribution optimale des technologies de l'information et de communication. Il est à rappeler que le premier conseil ministériel portant sur le secteur des archives s'est tenu le 26 février 1993. Il a décidé une série de mesures urgentes destinées à mettre fin à l'anarchie qui règnait en matière de traitement des archives nationales. Un plan à moyen terme visant à mettre en place un système de gestion des documents et des archives a démarré en 1996. l'institution des archives nationales a conclu des conventions comportant certaines clauses ouvrant droit à la restitution des fonds relatifs à l'histoire nationale conservés en Turquie, en France et en Espagne. La Tunisie est considérée aujourd'hui comme l'un des pays arabes qui se distingue par la mise en oeuvre d'un système national efficace et unifié de gestion des documents et des archives. La Tunisie est, par ailleurs, membre actif du conseil international des archives. Elle contribue périodiquement et régulièrement à ses réunions. La Tunisie a adhéré, également au programme « Mémoire du monde », sous l'égide de l'UNESCO, programme qui vise à rassembler le fonds documentaire de l'humanité tout entière. En tant que trait d'union avec l'UNESCO au niveau régional, l'institution des archives nationales examine, actuellement, une série de projets et propositions présentés par des institutions nationales, dont notamment, l'Agence Tunis Afrique Presse(TAP), le palais Nejma Ezzahra, le centre de Documentation Nationale (CDN) et la Bibliothèque Nationale.