Siège des Archives nationales de Tunisie (ANT) TUNIS, 3 nov. 2009 (TAP) - Le nouveau siège des Archives nationales de Tunisie (ANT) constitue une belle réalisation illustrant l'intérêt accordé à la mémoire administrative et le souci de préserver les données ayant trait à la chose publique. D'ailleurs, le secteur des Archives en Tunisie a été placé parmi les priorités de l'Etat à partir de 1988 avec la création de l'établissement des «Archives nationales» d'un coût estimé à 14 millions de dinars. Il s'agit d'un établissement moderne doté de moyens technologiques de pointe et construit selon un cachet architectural arabo-musulman, bien intégré dans son environnement géographique, à proximité de la Kasbah, lieu comportant plusieurs bâtiments historiques. Placé sous la tutelle du Premier ministère, l'établissement gère les documents destinés à la conservation permanente et organise leur communication au public du fait qu'ils constituent une source fiable pour la recherche scientifique et une partie intégrante du patrimoine national. Créé initialement sous le nom du «Centre des correspondances de l'Etat » en 1874, l'établissement des archives nationales conserve des fonds retraçant l'histoire de la Tunisie, de la fin du XVI siècle jusqu'à présent, sachant que le plus ancien document remonte à l'an 1564. Le nouveau siège a été construit par des compétences tunisiennes, conformément aux normes internationales dont notamment l'existence d'un environnement climatique adéquat pour la protection du papier et un système de détection d'incendie. Le bâtiment, d'une superficie totale de 23 mille 881 mètres carrés, comprend plusieurs espaces répartis sur trois parties. La première partie comprend le hall d'entrée permettant au grand public d'assister aux activités culturelles périodiques ainsi qu'une salle de conférences et une salle de lecture d'une capacité de 60 sièges. La deuxième partie comporte 48 entrepôts, d'une capacité de 11 mille boîtes d'archives pour chacun, soit 1,1 km linéaire de rayonnages et un volume total de stockage atteignant 52,8 linéaires de rayonnages. Ces entrepôts sont dotés de tous les moyens nécessaires pour la protection du fonds documentaire contre toute dégradation à travers une climatisation centrale contrôlée, un enregistreur thermo-hydrométrique et une centrale de détection incendie. La troisième partie concerne les volets administratif et technique consistant en la collecte, le dépoussiérage et le traitement des papiers. Pour assurer la conservation des documents, l'établissement des archives nationales s'est équipé de techniques développées reconnues mondialement dont les microfilms. L'atelier de restauration et de reliure s'intéresse à la protection matérielle de divers documents, la reliure des journaux, des débats parlementaires, du journal officiel de la république tunisienne (JORT) et des périodiques nationales. Compte tenu de l'importance que revêt la matière archivistique pour la gestion administrative, les parties intervenantes ont mis en place un système documentaire comportant deux bases de données : « Dhakira » (mémoire): une base de données ayant trait aux archives comportant environ 100 mille enregistrements annuels avec un taux annuel de croissance entre 5pc et 10pc. « Kittab » (livre) est la deuxième base de données comportant les livres et les périodiques écrits en langue arabe ou en langues étrangères, conservés aux archives nationales. Le nombre des enregistrements est estimé à 10 mille avec un taux annuel de croissance entre 5pc et 10 pc. Depuis 1988, les Archives nationales de Tunisie utilisent des outils développés pour la conservation des documents et leur bonne exploitation à travers le répertoriage et la classification de tous les documents et dossiers administratifs. Dans le cadre de la mise en œuvre d'une stratégie tridimensionnelle visant le développement du secteur des archives, l'institut des Archives nationales a procédé, au mois de mai 2009, à la mise en œuvre d'un système informatisé de gestion des documents et à la mise en place d'une base de données des documents électroniques. La visite du Président de la République (26 février 2004) sur les lieux, a permis à l'institution des Archives nationales de consolider son travail dans le domaine de gestion des documents électroniques à travers l'installation d'un système informatisé pour les archives intéressant tout le cycle de vie des documents. Afin de concrétiser l'attention particulière qu'il porte aux Archives, le Président Zine El Abidine Ben Ali a décidé d'instituer une journée nationale des archives, célébrée le 26 février de chaque année. Pour renforcer le cadre juridique et réglementaire ayant trait à l'organisation de l'action archivistique, il a été procédé à la création du Conseil supérieur des Archives en vertu de la loi en date du 2 août 1988 relative aux archives portant sur le caractère obligatoire de l'élaboration, de l'application et de la mise à jour d'un programme de gestion de documents au sein des administrations publiques, outre la construction d'un bâtiment pour la conservation des archives intermédiaires à la Soukra. Grâce à ces mesures, la Tunisie est devenue membre du Conseil international des Archives. Dans le cadre de sa contribution au programme «mémoire du monde», lancé sous l'égide de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), l'institution des archives nationales a présenté un fonds historique sur le thème : «la piraterie et les relations internationales de la province de Tunis aux 18ème et 19ème siècles».