La bonne gouvernance d'entreprise est au cœur de tous les débats après la Révolution. Elle est essentielle pour la survie et la pérennité de l'entreprise, surtout dans un contexte mondialisé où la transparence et la compétitivité constituent la seule arme de résistance possible. « La Tunisie a-t-elle besoin d'une nouvelle gouvernance d'entreprise ? », tel est le thème de la table ronde tenue jeudi 9 juin 2011, à Elgazala Technopark. M. Youssef Kortbi, vice président du Centre tunisien de gouvernance d'entreprise, a révélé les bonnes pratiques pour la Tunisie. Il s'agit d'un cadre réglementaire bien étoffé : il contient un ensemble de dispositifs contrôlant la gouvernance, à savoir les codes, les lois, les décrets les arrêtés, les normes, les règlements du conseil de marché financier. A cela s'ajoutent les circulaires de la Banque centrale de Tunisie et le guide de bonnes pratiques de gouvernance élaboré par l'IACE. Selon M. Kortbi, tous cela n'est pas suffisant il faudrait ajouter : la relation employé et employeur, la prise en compte des impacts environnementaux, sociaux et économiques. L'entreprise doit également être citoyenne. Elle doit contribuer au bien commun. Ainsi, le vice président du CTGE a présenté le modèle pour la Tunisie d'aujourd'hui. La feuille de route d'une bonne gouvernance se trace par une démarche volontaire d'adhésion totale à ses principes. Il est nécessaire aussi de respecter les éternelles valeurs de base qui sont : l'efficacité, le pragmatisme, la responsabilité, l'intégrité, l'équité, l'éthique, le respect et surtout de plus en plus l'humanisme. M. Ahmed Ben Jemaa, DG de la société Smart Asset Management, a évoqué les principales caractéristiques des conseils d'administrations des sociétés cotées. Selon Le conseil d'administration est un cercle fermé des gros actionnaires qui ont la mainmise sur le conseil directement et indirectement. Il s'agit aussi de l'inexistence d'un comité de nominations qui désigne les personnes d'où l'exclusion de la compétence en tant que un critère de recrutement des administrateurs. Le vieillissement du conseil qui ne joue plus son rôle, devient une chambre d'enregistrement. Le conférencier a évoqué notamment, la problématique de l'administrateur indépendant et du comité d'audit. L'administrateur indépendant est encore inexistant dans la majorité des conseils d'administration. Ainsi le comité d'audit est encore souvent composé par les actionnaires de contrôle, voire par des représentants non administrateurs. A noter que la rencontre est organisée par le Pôle El Ghazala des technologies de la communication et le Centre tunisien de gouvernance d'entreprise.