Le financement des entreprises constitue, depuis toujours, une part primordiale de l'activité des établissements financiers. Les entreprises ne cessent, jusqu'à ce jour, de bouder les banques, notamment après la Révolution. C'est le premier refuge auquel rendent les entreprises en cas de besoin. Les entreprises sinistrées suite aux événements qui ont secoué la Tunisie, depuis le début de l'année 2011, n'ont fait qu'augmenter leurs recours aux établissements bancaires. Améliorer la relation entre les entreprises et les banques est primordial. Une conférence de presse a été tenue vendredi 8 juillet 2011, au siége de l'UTICA. Il s'agit de débattre de la relation entre les entreprises et les banques après la Révolution. « Les crédits débloqués sont en nette progression. On a voulu maintenir un bon rapport entre les banques et les entreprises afin de préserver la capacité productive du pays », a précisé M. Mustapha Kamel Nabli, gouverneur de la BCT, lors de son intervention. Au cours des six premiers mois de l'année 2011, la banque centrale est arrivée à débloquer environ 2 800 millions de dinars en matière de re-financement. Les ressources de la banque demeurent stables. Les crédits octroyés sont en hausse : « La Tunisie est presque sortie de la zone du danger ». Mais, il est temps, quand même, d'accélérer le rythme, plus particulièrement au niveau de l'investissement. Plusieurs groupes, à l'instar de Yazaki qui a enlevé déjà 400 emplois, Volkswagen, PSA, Peugeot et autres constructeurs automobiles menacent de quitter pour s'implanter dans d'autres pays, comme le Maroc, la Libye ou la Turquie. M. Hichem Elloumi, Chef d'un group industriel, a indiqué que l'ensemble des mesures qui ont été prises, suite à la Révolution, restent flous et ne répondent pas aux besoins des entreprises : « Lorsque une entreprise déménage cela ne peut prendre qu'un mois. L'application des mesures est trop tardive, notamment au niveau de l'indemnisation des entreprises sinistrées. On a besoin d'une intervention plus rapide et en temps opportun ». On est arrivé, aujourd'hui, à 700, 000 chômeurs. Des milliers d'emploi sont déjà supprimés. La situation économique du pays se complique encore et c'est à l'Etat d'intervenir. Les entreprises ne peuvent pas résoudre le problème. C'est à l'Etat de réagir ! Il ne doit pas prendre son temps ! On a dépassé déjà les six mois ». L'Etat a un rôle très important à jouer dans cette période de transition. Il doit immédiatement défendre les investisseurs. La réactivité doit être rapide et la priorité doit être accordée aux entreprises économiques. Selon M. Nabli, il est indispensable d'instaurer un système démocratique dans le pays, basé sur la transparence et la clarté. On doit savoir se comporter, également, avec les impacts négatifs. Mais avant tout, on doit réussir cette période post-révolutionnaire et mettre la Tunisie sur le bon chemin ».