Le marché actions tunisien a réussi à gommer, en partie, les pertes de la semaine dernière, et affiche un gain hebdomadaire de 1,64% à 4 442,64 points. Depuis le début de l'année, l'indice vedette de la place de Tunis accuse une baisse de 13,10%. Rappelons que la semaine dernière, le marché actions tunisien a été chahuté sur fond de la crise internationale de la dette souveraine des principales économies, qui a dévasté les bourses mondiales. Cette réaction paraissait normale, puisque l'économie tunisienne dépend étroitement de la situation économique de son premier partenaire commercial, à savoir l'Europe. Cette réaction est d'autant plus logique dans le contexte actuel de la Tunisie. A ce titre, le CGF imagine le scénario suivant : Le plan de développement qui a été présenté au sommet G8 de Deauville sera en grande partie financé par endettement, qui dans un climat de resserrement de liquidité et d'envolée des CDS, les coûts de financement seraient certainement révisés à la hausse. Les autorités tunisiennes, pour faire face à une éventuelle révision à la hausse du coût de l'endettement, devraient ainsi trouver les ressources nécessaires pour couvrir un éventuel gap. Ainsi, les autorités envisageraient d'augmenter la pression fiscale, qui, toutefois, ralentirait la relance de l'investissement privé, et la consommation des ménages, ou bien de lancer un programme de privatisation, que le CGF pense dans le contexte actuel (un gouvernement de transition, même après les élections de la constituante, et la montée en puissance des syndicats) difficilement réalisable. Ce scénario aboutit, ainsi, à l'indentification de certains aspects de l'impact de la crise internationale de la dette souveraine. D'ailleurs, les marchés internationaux ont continué, cette semaine, leur plongeon, à contrario notre place a repris son rally d'été. Or, les premiers états financiers intermédiaires publiés sont plutôt négatifs, mais en ligne avec les attentes. Donc, il n'y a pas eu d'effet surprise (earning surprise), et ce rebond ne peut pas être justifié par les bons résultats des sociétés cotées. Par ailleurs, mêmes les chiffres macros sont plutôt décevants, d'après Fitch Ratings le PIB tunisien a chuté de 3%durant le premier semestre 2011. Ce rebond confirme pour l'énième fois que notre marché reste encore une place dominée par les rumeurs et les prix sont principalement établis par les carnets d'ordre. Du côté de l'actualité des sociétés, Carthage Cement a tenu son AGO, dans laquelle les dirigeants ont présenté essentiellement l'état d'avancement du projet de construction de l'usine afin de rassurer ses actionnaires (11 000 personnes d'après le Président Lazhar STA). L'administrateur judiciaire de Carthage Cement a annoncé qu'il y aura vraisemblablement un nouveau retard par rapport aux délais fixés pour la production du clinker prévus pour le mois d'octobre 2012. Le management a annoncé que Carthage Cement publiera dans les prochains mois un nouveau plan d'affaires qui tiendra compte de ces décalages. Le management a confirmé l'intention de la société de poursuivre le projet dans les meilleures conditions (délais, coût d'investissement, schéma de financement, etc.). Du côté de la balance des valeurs, SOMOCER caracole en tête avec une performance de 11,91% à 2,630 DT. De l'autre côté du spectre, Tunisie Lait a essuyé la plus forte baisse de la semaine, et a lâché 4,52% à 3,800 DT. Pour télécharger l'analyse complète de la semaine boursière, cliquer ici… Selon le CGF