Le TUNINDEX a terminé la séance de vendredi sur une baisse hebdomadaire de 4,94% à 5 123,54 points, creusant, ainsi, ses pertes mensuelles. Avec un recul de 9,82%, l'indice vedette de la place de Tunis a encaissé, durant ce mois d'octobre, sa plus forte chute depuis sa création (pour mémoire, la deuxième plus forte baisse a été enregistrée au cours du mois d'octobre 2008, -9,24%). A priori, cette correction était attendue, au vu de la progression soutenue du marché depuis le 1er janvier 2010, mais c'est son ampleur et sa rapidité d'exécution, qui la rendent exceptionnelle. En outre, cette dégringolade est inquiétante, puisqu'elle est fondamentalement injustifiée. Les derniers chiffres publiés par les sociétés émettrices sont globalement solides, en particulier pour les valeurs financières, le compartiment le plus influent du marché actions tunisien (60,2% de la capitalisation boursière du marché). D'ailleurs, nous attendons une croissance des bénéfices supérieure à 50,0%. La valorisation actuelle du marché est, à nos yeux, correcte, traduisant la croissance des bénéfices et la résilience de l'économie tunisienne durant les deux années de crise. Le marasme du marché actions tunisien a été enclenché suite à l'officialisation du projet de loi relatif à l'imposition des plus-values sur les actions cotées. Même le communiqué explicatif de ce projet de loi n'a pas réussi à limiter ce tourbillon d'incertitudes qui a pris l'ensemble des opérateurs, en particulier les investisseurs particuliers, principaux acteurs de notre place. A titre de rappel, cette loi ne concerne pas la cession des actions acquises avant le 1er janvier 2011, et la vente des titres après l'expiration de l'année suivant celle de l'acquisition. En outre, la loi prévoit l'exonération pour la cession d'actions dans le cadre des introductions en Bourse, la cession d'actions via les SICAR, la cession des parts/actions des OPCVM pour les personnes physiques, et les plus-values réalisées dans le cadre des CEA. Ainsi, d'après les dispositions de ce projet de loi, il est clair que l'Etat favorise l'épargne longue et vise à institutionnaliser le marché actions tunisien. D'autres opérateurs expliquent la chute du marché par l'introduction en Bourse de Modern Leasing, et par l'imminente mise sur le marché de l'opérateur publique Tunisie Télécom. Nous de notre côté, nous ne pensons pas que ces deux opérations sont les principales raisons de cette débâcle. En effet, malgré un léger fléchissement au cours de cette semaine, le volume moyen d'échange reste, globalement, en ligne avec la moyenne de l'année. En outre, l'offre de Modern Leasing est une petite opération (8,500 MDT) qui ne peut pas impacter l'activité de la Bourse de Tunis. Pour l'opération de Tunisie Télécom, les délais sont encore inconnus, et il y a peu d'informations sur les détails de l'opération (double cotation, nature de l'offre, prix ferme ou prix fixe, etc….). Pour le palmarès des valeurs, le bilan de la semaine est profondément négatif, avec seulement 5 valeurs à la hausse et 45 dans le rouge. Les rescapées de la semaine, sont d'une manière générale les titres les moins liquides et dotés d'un flottant très réduit. Ainsi, nous trouvons Tunisie Lait en tête de liste des valeurs qui ont affiché une performance positive. Elle a crû, au cours de cette de semaine, de 3,17% à 5,200 DT. La deuxième plus forte hausse a été enregistrée par la STEQ, dont le cours a progressé de 2,22% à 11,500 DT. ASTREE a occupé la dernière marche du podium, avec +1,18% à 86,000 DT. La GIF a accusé la plus forte baisse de la semaine, en reculant de 10,34% à 10,670 DT. SOTUVER et SOPAT ont respectivement dévissé de 10,24%à 7,980 DT et 10,07% à 3,840 DT. Pour télécharger l'analyse complète de la semaine boursière, veuillez cliquer ici…