Les membres du bureau exécutif du Parti Ennahdha multiplient les rencontres et les réunions dans l'objectif de convaincre plus d'une partie de leur méthode de voir les choses et comment ils vont conduire la locomotive de la Tunisie. Samedi 12 novembre, le Centre des Jeunes Dirigeants avait invité certains membres du mouvement aux travaux de son assemblée générale élective. On avait attendu la venue de Hammadi Jbali, Secrétaire Général du parti, mais ce dernier a pu assister avec du retard à une partie de ces travaux, puisqu'il « était de passage vers le Palais présidentiel, et qu'il ne voulait rater aucune occasion pour interagir avec les différentes parties de la société civile tunisienne, notamment les jeunes dirigeants, sur lesquels on compte beaucoup pour relancer l'investissement ». Etaient présents Ridha Saidi, membre du bureau exécutif, chargé des Etudes et de la Planification ainsi que du programme économique du Parti, Bechir Jawadi, membre du Parti et conseiller économique et Ridha Schondali, universitaire et conseiller économique du Parti. Selon Ridha Saidi, « la Révolution a apporté un nombre de demandes populaires, il ne s'agit pas seulement de demandes purement politiques, mais aussi des demandes d'ordre social et surtout économiques. Ceci sans oublier le besoin à la transparence et à la bonne gouvernance ». Et il semble que l'on n'arrêtera pas de le répéter du côté Nahdhaoui. A chaque fois que l'occasion leur est offerte, les dirigeants du Parti insistent sur « l'économie libérale, sur l'économie du marché. Une économie qui donnerait à l'Etat un rôle pour orienter l'opération économique, tout en permettant d'adopter des lois afin de faciliter l'acte d'investissement. L'économie tunisienne reposera sur un nombre de secteurs stratégiques. Comme nous nous concentrons sur la préservation des biens publics. Mais l'activité économique repose essentiellement sur l'initiative privée. Nous soutenons cette initiative, et nous soutenons les entreprises privées qui donnent un certain élan à l'activité économique. Dans notre programme, beaucoup de points et de signes que nous comptons développer avec nos partenaires politiques, afin d'instaurer les mécanismes d'une économie bâtie sur la liberté et sur la prise d'initiative. Ennahdha veillera sur la révision du Code d'Investissement, dans l'objectif de faciliter ce dernier. Nous comptons aussi mener des ajustements radicaux au niveau de l'administration, une administration au service du citoyen et de l'investissement ». Et Ridha Saidi d'ajouter : «Il s'agit d'une nouvelle vision du territoire tunisien, en matière de routes et de lignes ferroviaires dans l'objectif de désenclaver les régions les plus démunies du pays. Une vision qui concernerait aussi les plateformes logistiques et autres, qui a une relation avec la facilitation des opérations économiques. Nous pensons qu'il n'est pas possible d'améliorer la situation économique du pays sans promouvoir l'entreprise, qui est l'axe central». Les plaies et les maux de l'économie tunisienne sont certes multiples, mais ils sont apparents et connus, et il ne faudrait pas être élu du peuple pour les détecter. Même en ce qui concerne les enjeux économiques à caractère géopolitique, le discours est soft et loin d'être choquant, notamment en ce qui concerne les relations avec l'Union européenne : « Nous espérons même élargir les domaines de coopération avec les autres espaces, non seulement européen, notamment africain et asiatique ». Ce qui semble en quelque sorte frappant, c'est la confiance qui se dégage du responsable Nahdhaoui en parlant du nouvel « élan des relations de la Tunisie dans son environnement Maghrébin ».