Le port du Niqab est une provocation ! Oui c'est une simple provocation pour faire orienter la Tunisie vers un projet qui n'a rien avoir avec la société. C'est une façon de remettre en cause la Tunisie moderniste. C'est ce qu'a affirmé M. Jounaidi Abdeljawad, porte-parole d'Ettajdid dans une déclaration à Investir en Tunisie. « La grève des professeurs universitaires est légale. Il faut respecter les règlements des universités. Il n'est pas question que les enseignants acceptent le « Niqab » dans les cours. Il est étranger à nos coutumes et à notre manière de vivre. Ce sont des choses que des gens veulent imposer à la société tunisienne. La grève des enseignants est une revendication pour faire face à ce genre de provocation qui ne colle pas avec une société musulmane, tolérante et ouverte ». Depuis le matin du 1er décembre, des centaines de Tunisiens et Tunisiennes se sont rassemblés devant la Chambre des députés au Bardo pour dire leur mécontentement. Aujourd'hui, se sont des professeurs universitaires, administrateurs et étudiants qui sont venus de différentes facultés tunisiennes pour faire entendre leur voix. Ils ont dénoncé le « Niqab » et l'agression contre le doyen de la faculté de La Manouba. Une bataille de slogans a été déployée par les sit-ineurs : « Le pacte diabolique. Sauvons l'avenir de nos enfants d'un obscurantisme criminel », « l'université est sacrée », « les libertés académiques sont une ligne rouge », « le respect des enseignants est sacré » ou encore « On ne va pas cédé quant à l'indépendance des facultés tunisiennes ». Mme. Boutheina Ayadi, enseignante à la faculté de La Manouba, a insisté sur la liberté de l'institution : « Nous défendons l'indépendance de l'université en tant que lieu d'étude et de savoir. La faculté est un endroit qui a répondu depuis des dizaines d'années et qui répond, jusqu'à ce jour, aux soucis de respect de l'autre et des différentes opinions. Nous avons fermement résisté parce que nous croyons à la valeur de la liberté. Le Niqab ne fait pas partie d'une liberté individuelle. Il y a tout un courant idéologique qui est en train d'imposer à la société un modèle culturel unique. Il s'agit d'une interprétation inadéquate à la religion. Ce courant a oublié que l'un des principes de l'interprétation est de connaitre, d'abord, les finalités. Les revendications et les demandes sont multiples et variées. La manifestation a fait l'objet de plusieurs autres sujets. Un sit-in collectif des jeunes du bassin minier de Gafsa a entamé une manifestation. Ils ont demandé la libération des personnes qui ont été arrêtées lors des événements du CPG de Gafsa. A travers un autre sit-in, les Tunisiens ont appelé également à une répartition légale des pouvoirs publics au sein de l'Assemblée constituante.