Hammamet abrite du 1er au 3 décembre la XXIVème conférence de l'Académie de la latinité sur les « nouveaux imaginaires démocratiques». L'événement se tient en présence de plusieurs penseurs et politiciens tunisiens et européens. La démocratie devient-elle l'univers possible à la rencontre d'un dialogue dans un monde tiré vers l'indifférence, après les hégémonies civilisatrices ? L'ampleur du questionnement arrive, nécessairement, au choc épistémologique tel que soulevé par le malentendu entre la laïcité et le monde islamique, ou à la compréhension effective du pluralisme technique ou du multiculturalisme dans les constructions nationales avenantes. A l'ouverture des travaux de la conférence, M. Felipe Gonzalez, ancien Premier ministre d'Espagne a précisé que le soulèvement historique qui a lieu en Tunisie le 14 janvier a amorcé un mouvement historique de revendication de la liberté et de la dignité. Certes, avoue-t-il, la démocratie est avant tout une culture qu'il est parfois difficile à inculquer. Cette difficulté provient, de la nécessité d'identifier des règles démocratiques qui consacrent le pluralisme, ajoutant que plusieurs questions relatives à la crise de la gouvernance démocratique en l'absence de leadership politique des révolutions, demeurent en suspens. M. Candido Mendes, secrétaire général de l'Académie de la Latinité, a affirmé que cette question mérite une grande réflexion car avant tout il faudrait garantir la liberté et le droit à l'expression. Taieb Zaher a souligné que l'objectif de ce congrès international est d'explorer à travers les différentes disciplines des sciences humaines, l'histoire d'un nouveau cycle historique de la démocratie qui à travers l'extraordinaire Révolution du sud de la méditerranée, jette de nouvelles lumières sur la crise de la démocratie occidentale et sur l'ascension de nouveaux imaginaires démocratiques. M.Y Crédits photos : Rached Berrazagua