« On n'est pas sorti de l'auberge ! La situation est délicate. Reste à voir comment gérer la transmission vers l'année 2012 ». C'est ce qu'a déclaré le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, M. Mustapha Kamel Nabli : « Il faut préserver la pérennité des entreprises et non seulement leur compétitivité. Nous espérons le retour à la normale dans les cinq prochaines années. Je pense qu'il est urgent de relancer le marché obligataire qui rencontre beaucoup de difficultés. Il n'y a pas de marché transparent et liquide. Les sociétés de leasing n'arrivent pas aujourd'hui à gérer leur situation en raison de l'instabilité au sein de ce marché. Le secteur financier a besoin d'un Big Bang, car les bilans des banques ne sont pas en bon état. Néanmoins, le secteur financier confronte les mêmes problèmes depuis 30 ans. Le changement graduel n'a pas abouti. Il est nécessaire également d'avoir les yeux braqués sur l'avenir du secteur financier. A cet effet, la BCT a mis en place un groupe de travail ayant pour mission de réfléchir sur les moyens et les priorités ». De son côté M. Fadhel Abdelkefi, président du Conseil d'administration de la bourse des valeurs mobilières de Tunis (BVMT) a souligné que la bourse ne représente aujourd'hui, que 6% du financement de l'économie tunisienne. C'est un taux très réduit par rapport à des pays voisins comme l'Egypte, le Maroc, car la bourse est l'un des meilleurs instruments de financement de l'économie et de valorisation des capitaux des entreprises. M. Abdelkefi a proposé d'introduire en bourse les entreprises confisquées par l'Etat et de libéraliser les investissements étrangers à la BVMT afin d'impulser le rôle de cette structure dans le cycle économique.