« Protéger les droits fondamentaux des migrants », tel a été le principal message, lancé par les responsables du Forum tunisien pour les droits économique et sociaux (FTDES). Les autorités tunisiennes devraient assumer leur responsabilité envers les migrants clandestins. Dans une conférence de presse tenue jeudi 15 décembre 2011, M. Imed Lmabrouk, responsable du FTDES, a indiqué que le nombre des migrants a atteint 40 mille dont un grand nombre a été expulsé. Ils sont actuellement dans une situation en aggravation constante : « La violation de leurs droits s'intensifie à cause des politiques migratoires répressives dans le monde ». Selon une étude publiée en marge de cette rencontre, une vague migratoire a été remarquée après la Révolution dont 90% disparus et 10% décès. Concernant la répartition des migrants disparus par âge, 73% ont un âge variant entre 20 et 29 ans. Pire ! 11% ont un âge compris entre 15 et 19 ans. Selon la répartition par gouvernorat, 55% sont issus du grand Tunis et 19% de la région de Sfax. Les autres sont de Sousse, Kasserine, Bizerte, le kef et Kairouan. Les habitants de Jbal Lahmar, Sidi Mansour, Sidi Hassine et Ettadhamen représentent la plupart des migrants disparus. 27% de ces disparus sont des ouvriers, 24% sont des élèves, 21% sont au chômage et 18% sont des employés journaliers. La plupart des migrants, soit 57% ont été portés disparus le 29 mars 2011. Pour la première fois, la société civile, associations et militants célèbre aujourd'hui la journée internationale des migrants : « On célèbre cette journée dans un contexte marqué par la disparition de centaines de migrants. Leurs familles cherchent une lueur d'espoir pour les retrouver. Des milliers ont été dispersés dans plusieurs pays européens. Ils ont été exposés à toutes les pratiques d'intimidation sans aucun respect pour leurs droits fondamentaux : « On a contacté le ministère des Affaires étrangères pour nous faire transmettre une liste nominative des empreintes des migrants aux autorités italiennes pour s'assurer de leur existence dans ce pays. Mais notre demande a été refusée. Pourtant, l'Italie adresse chaque semaine une liste des empreintes pour s'assurer de l'existence de certaines personnes de nationalité italienne en Tunisie », indique un autre responsable du FTDES. De ce fait le forum incite l'Assemblée constituante à promulguer des lois qui garantissent les droits des migrants indépendamment de leur statut légal, de leur nationalité ou de leur ethnique : « Il faut inclure les droits des refugiés dans la Constitution tunisienne selon les normes énoncés dans la Convention du 28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés. Les responsables ont appelé également à former une commission indépendante pour enquêter sur les circonstances de la disparition de centaines de personnes ».