La situation à la faculté des lettres, des arts et des humanités de la Manouba reste toujours préoccupante. Il semble que la gestion de l'université est devenue irréalisable, voire impossible. Investir en Tunisie s'est dirigé sur place pour apporter des éclaircissements sur l'affaire. Lundi 9 janvier, un bon nombre d'étudiants ont repris déjà les cours. Certains enseignants ont profité pour commencer les examens de contrôle. Depuis le début du mois de novembre 2011, la tension est montée, au point que le Conseil scientifique de l'établissement avait renvoyé les 8 000 étudiants chez eux pour des raisons de sécurité. Un calendrier a été mis au point pour rattraper le temps perdu et organiser une nouvelle session d'examens : « Malgré l'indifférence, on ne veut pas augmenter la tension. On est là pour reprendre les cours et rattraper le retard. La faculté doit être préservée. Il faut bannir l'entrée à toute personne étrangère à la faculté. Les étudiantes portant le Niqab devraient respecter la décision du Conseil », a précisé Mme. Salwa Aaadaoui, professeure de littérature contemporaine. Vendredi 6 janvier 2012, le conseil de la faculté avait opté pour la réouverture. L'administration devait reprendre possession des lieux pour préparer la reprise des cours. A l'entrée principale de la faculté, deux hommes ont été chargés de contrôler les cartes d'étudiants et vérifier leur appartenance à la faculté. L'objectif est partagé. Tous appellent au bon déroulement des cours et à la réussite de l'année universitaire dans les meilleures conditions possibles. « Les cours ont repris leurs rythme habituel depuis vendredi, mais le nombre d'étudiants était minime par rapport à aujourd'hui. On va préparer les examens de la cession principale prévue pour le 24 janvier au lieu du 2 janvier. Les professeurs devraient appliquer la décision du Conseil scientifique. Ils quitteront la classe si une étudiante portant le Niqab se présente en classe. Une décision encore fortement rejetée par les étudiantes portant le Niqab. Elles ont défendu leurs droits d'assister aux cours. Elles ont été accompagnées par une foule d'hommes barbus. Ces derniers ont poussé les filles à entrer dans les salles tout en restant avec le Niqab. Elles étaient très courageuses : « Le Conseil scientifique ne me représente pas. Je vais défendre mon droit au Niqab. Je ne vais pas l'enlever. Ce sont les professeurs et les chefs de départements qui doivent changer de mentalité. Ils doivent nous permettre de suivre nos cours et passer nos examens ». M. Chedli Hichri, directeur du département arabe a fait savoir que les cours vont bon train sauf que 2 cours seulement ont été interrompus, suite à l'entrée d'étudiantes avec le Niqab qui est, selon lui, interdit pour des raisons pédagogiques. Une heure plus tard, un débat chaud s'est 'installé dans la cour de l'université. Des étudiants ont décidé de se rassembler pour discuter l'affaire. Ils n'ont pas bien organisé le débat. Une grande polémique s'est créée entre adhérents et opposants. Certains ont refusé le port du niqab sous prétexte que le « Niqab menace la sécurité non seulement des universités mais aussi du pays. Il bloque la communication entre les gens ». D'autres ont appelé à suivre la décision du Conseil afin d'assurer le déroulement des cours dans les meilleures conditions possibles : « Professeurs, administrateurs et professeurs, tous doivent respecter les décisions internes de l'université ». Une autre foule d'étudiants a appelé à respecter le choix du port du Niqab comme liberté individuelle. M. Lahbib Kazdaghli, doyen de la faculté, a appelé à préserver l'espace universitaire contre toutes les formes de violence verbale, morale ou physique. Une enseignante à été agressée le matin par des étudiants barbus. L'enseignante n'a pas voulu poursuivre le cours lorsqu'une étudiante portant le Niqab est entrée à la salle : « La faculté reste encore instable ». Investir en Tunisie