« Le secteur laitier dans les pays du Maghreb : situation et perspectives de développement », tel a été le thème d'un atelier sous-régional, tenu les 12, 13 et 14 avril 2012, à Hammamet. Organisé par le bureau de la FAO, Organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, pour l'Afrique du Nord, en collaboration avec l'Office de l'élevage et des pâturages en Tunisie, l'événement a connu la participation d'experts et professionnels de l'Algérie, du Maroc, de la Mauritanie et de la Tunisie Malgré l'engagement étatique et privé, le développement du secteur laitier dans la région du Maghreb accuse quelques contraintes qui affectent la qualité et quantité des productions laitières. L'Algérie privilégie la consommation par l'importation de poudres de lait en grandes quantités et à coup de devises, au détriment du développement d'une filière laitière nationale. Le secteur se caractérise par une demande interne en lait qui est des plus élevées dans le Maghreb et sur le continent -115 litres/habitant/an-. En Mauritanie, la production laitière est théoriquement excédentaire, elle reste néanmoins saisonnière, non transformée, ni conservée. La consommation nationale est alimentée à 95% par l'autoconsommation et l'importation. Le développement du secteur reste tributaire de la mise en place d'une vraie filière laitière en tenant compte surtout de l'amélioration de la conduite des élevages et de la productivité des troupeaux et de l'amélioration des conditions de collecte, le développement de la chaîne de ramassage/stockage à froid et surtout de la mise en place d'une politique incitatrice pour l'investissement privé. Les options pour le Maroc et la Tunisie sont différentes. La taxation aux frontières de la poudre de lait depuis plus que 30 ans, la mise en place d'un dispositif de développement de la production locale et de collecte du lait ont favorisé la construction de filières laitières nationales permettant aux usines laitières de s'approvisionner exclusivement en lait local. Actuellement, la production laitière au Maroc couvre 86% des besoins du pays, avec des marges de progression certaines. Depuis 1999, l'objectif affiché de la Tunisie a été atteint et le pays est autosuffisant en lait et dérivés, avec de légers excédents. L'atelier a abouti à la formulation de recommandations relatives aux aspects institutionnels et gouvernementales du secteur exprimant les besoins d'une harmonisation des stratégies laitières dans les pays du Maghreb et l'encouragement des échanges entre les pays : l'intégration d'une gestion durable des ressources naturelles et des aléas climatiques dans la stratégie laitière, le renforcement des organisations professionnelles et la promotion d'une interprofession laitière dynamique…