Un rapport normal dans une période anormale. Une journée internationale de la liberté de presse a été célébrée par le Syndicat national des journalistes tunisiens, SNJT, dans le calme absolu et une conférence de presse pour le lancement du rapport annuel sur les violations de la liberté d'expression 2012. Le rapport illustre des cas de violations de la liberté d'expression depuis le 6 mai 2011 -date de la première violation après le 3 mai 2011- jusqu'à la veille du 3 mai 2012, à raison d'un cas de violation par semaine, tel est le bilan de la période estimée par le syndicat. présenté en présence de plusieurs journalistes, le rapport est venu comptabiliser les cas de violations, dénoncer, et annoncer au grand public qu'il existe toujours des violations. Mais les violations demeurent toujours les mêmes et les dépassements se poursuivent que ce soit de la part de la police, des responsables politiques ou des « milices », stipule le rapport. Par contre, et contrairement aux attentes des journalistes, rien n'a été avancé durant cette journée internationale par le syndicat au profil des journalistes virés de leurs médias, rien n'a été mis en place pour la reconnaissance de la presse électronique, rien n'a été établi dans le sens de l'amélioration des conditions de travail et de la protection des journalistes sur le champ. On dirait un syndicat qui défend le droit de la liberté d'expression et ne défend pas les journalistes. Rien de spécial n'a accompagné la conférence de presse qui donne l'impression qu'on célèbre vraiment la journée internationale de liberté d'expression, pas de festivité, rien du tout, juste un rapport noir dans une journée supposée être libre et brillante pour un secteur en pleine mutation et qui a commencé à jouer son rôle de quatrième pouvoir.