L'Association de Protection et de Sauvegarde du Littoral, APSL, de Bizerte vient d'adresser au ministère des Domaines de l'Etat et des Affaires foncières, à celui de l'Agriculture et à celui de l'Environnement et du Tourisme une lettre ouverte qui devrait être publiée dans quatre journaux de la place. Les signataires de cette longue missive y expriment leur opposition à l'implantation du mégaprojet touristique et immobilier baptisé « Cap Blanc »que le groupe Makni annonce vouloir réaliser à Aïn Damous. Ils appellent tout simplement à son abandon, se prévalant du décret n° 98-2092 du 28 octobre 1998 annonçant comme zone sensible la partie de l'extrême nord du littoral tunisien située entre Zouarâa, dans le gouvernorat de Béja, et Bizerte. Les auteurs déclarent que « si le projet se réalise sur ce site classé sensible, il le sera au mépris des préoccupations environnementales et en violation des lois de protection de la nature ainsi que celles réglementant les biens publics ». La lettre exprime les craintes de l'association de voir le nouveau gouvernement donner son accord à ce projet dans le souci évident de « résoudre certaines questions liées au chômage, au mépris des règles les plus élémentaires régissant la protection de la nature et de l'environnement ». La lettre développe exhaustivement les arguments s'opposant à la réalisation du projet : socio-économiques, écologiques, juridiques… L'Association plaide plutôt pour un développement raisonné respectueux du patrimoine maritime. Elle appelle à ce que tout l'intérêt des investisseurs et promoteurs se dirige vers les régions intérieures délaissées, clamant que « l'intérêt privé ne doit plus prendre le pas sur l'intérêt collectif ».