M. Slim Besbès, secrétaire d'Etat auprès du ministre des Finances, a affirmé que le système de la finance islamique a prouvé sa capacité à résister aux impacts des crises financières et économiques, en témoignent les expériences de nombreux pays : « Les pays qui ont misé sur la finance islamique ont pu faire face à des crises financières sans précédents. En Tunisie, un cadre réglementaire spécifique à la finance islamique fait encore défaut, absence qui entrave le développement optimal de cette branche ». Lors d'un colloque sur « les expériences législatives de certains pays dans le domaine de la finance islamique : pour un cadre approprié à la Tunisie », tenu, mardi 29 mai, au Palais des Congrès à Tunis, M. Mounir Graja, expert-comptable et vice-président du Cofit, Conseil tunisien de la finance islamique, a noté que cette rencontre vise à appuyer et à accompagner les efforts déployés à l'échelle nationale pour concrétiser le projet d'un cadre réglementaire régissant la finance islamique : « C'est une occasion pour se familiariser avec les expériences de quelques pays tels que la Malaisie et le Royaume-Uni en matière de législation de finance islamique ». Selon M. Graja, quelques institutions financières islamiques existantes en Tunisie s'inspirent de la réglementation des institutions classiques, fait qui expliquerait l'absence sur le marché tunisien de plusieurs produits islamiques. La Tunisie, touchée par la dernière crise financière, œuvre à garantir les attributs d'une économie stable en donnant le ton à l'émergence d'une finance islamique. L'objectif recherché, est de hisser le pays au rang de place financière régionale. Pour Mme. Mehrezia Abidi, vice-présidente de l'Assemblée nationale constituante, comparée à plusieurs pays, l'expérience tunisienne dans le secteur de la finance islamique reste « timide » : « La Tunisie compte seulement trois banques islamiques: « Al Baraka », la Banque Emiratie « Noor » et la Banque Zitouna. Ces trois banques fournissent 1000 milliards de dinars, soit 2,2% de l'ensemble des actifs des banques tunisiennes. Nous avons encore du chemin à faire pour nous adapter à l'évolution de la finance islamique dans le monde ». Elle a appelé à la promulgation d'une loi organisant la finance islamique et à la mise en place d'un cadre juridique facilitant l'installation des banques islamiques en se basant sur les expériences étrangères réussies.