«Il n'existe pas d'études évaluant le besoin du marché tunisien d'adopter les services de la finance islamique», a déclaré le porte-parole officiel du Conseil de la finance islamique de Tunisie (Cofit), Wadîi Mzid. Au cours d'une conférence de presse tenue, hier à Tunis, pour faire connaître le conseil, il a mis l'accent sur «l'absence de données chiffrées et précises sur la finance islamique en Tunisie». Toutefois, a-t-il souligné, «les expériences des banques islamiques en Tunisie montrent l'engouement du tunisien pour ce type de financement». Il a précisé que «la Banque Zitouna a attiré, au cours de la première période de son ouverture plusieurs tunisiens», alors qu'une étude élaborée par la Banque africaine de développement (BAD) a indiqué que les actifs financiers islamiques ne dépassent pas 2% du total des actifs qui circulent sur le marché tunisien. M. Mzid a ajouté que «ces indicateurs montrent que le citoyen est intéressé par cette filière de la finance» qui contribue à la résolution de plusieurs problèmes relatifs au financement. Les experts en finance islamique, participant à cette conférence, ont mis l'accent sur la complémentarité entre la finance islamique et la finance classique. Ils ont précisé que l'affluence vers ce type de produits financiers dans le monde n'est pas liée aux croyances mais à l'efficience de ces services et leur rentabilité, soulignant que 80% de la clientèle de la finance islamique en Malaisie ne sont pas musulmans. M. Ridha Abbes, avocat et membre fondateur du Cofit, a recommandé d'accélérer l'élaboration d'un cadre législatif de la finance islamique et d'accorder aux banques commerciales qui ont entamé la commercialisation de ces produits le temps nécessaire pour former et initier leurs ressources humaines à ces nouveaux produits. M. Mohamed Nouri, président du conseil du Cofit, a présenté un aperçu du conseil créé en mars 2012 sous forme d'une association scientifique à but non lucratif qui vise essentiellement la contribution au développement de l'industrie financière sur le marché local. Le conseil œuvre à trouver les mécanismes adéquats pour l'intégration de la finance islamique dans le système financier tunisien et propose aux particuliers et professionnels un cadre technique et charaïque adapté aux produits de la finance islamique. Le comité de direction est composé de 28 membres actifs dans les domaines des affaires juridiques et des finances ainsi que d'universitaires spécialisés dans la finance islamique et de cadres de certains ministères.