Soucieux de leur avenir et déterminés à améliorer l'état actuel de leur Tunisie, des jeunes Nabeuliens, en collaboration avec l'association « 3amali » du réseau social « Alwen Tounes » ont organisé une conférence sous le thème « l'emploi et ses perspectives ». Etaient présents : MM. Said Aidi, ex-ministre de l'Emploi et de la Formation continue, Noomen El Fehri, député à l'Assemblée nationale constituante et Adnene Ayed, président fondateur de l'association « 3amali ». Cette initiative citoyenne, tenue vendredi 01 juin 2012, au centre culturel Néapolis à Nabeul, était, entre autres, une rencontre entre offreurs et demandeurs d'emplois. M. Ayed a présenté son association « 3amali » -mon travail en arabe- une ONG qui fait partie du réseau « Alwen Tounes ». Un holding associatif qui a vu le jour après la Révolution. Son objectif est d'instaurer une équité, un équilibre et une justice sociale en ayant l'emploi comme axe de travail. Après avoir présenté des statistiques plutôt intéressantes et expressives, à savoir le nombre des chômeurs, 750 000, le nombre des chômeurs diplômés, 230 000 et le taux de chômage chez les jeunes, 72%, M. Aidi, trouve que le problème du chômage en Tunisie est fixé sur deux axes : un problème éducatif et universitaire et un problème sociopolitique. Pour l'ex-ministre, le système éducatif et universitaire tunisien rencontre de gros problèmes à savoir, une inégalité entre les régions d'un côté et entre les filiales universitaires elles-mêmes de l'autre. Il a expliqué qu'en Tunisie, on trouve des régions où il y a des universités avec plusieurs spécialités. Cela engendre que les habitants de cette région bénéficient de divers choix et de plusieurs filières qu'ils peuvent intégrer après le baccalauréat. Cependant, dans d'autres régions on se trouve des fois obligé de suivre un cursus et une filiale bien déterminés, faute du peu si on veut rester dans sa région. Il a mis l'accent sur l'inégalité entre les filiales. Il a cité l'exemple de l'informatique comme filiale comprenant 100 branches et quiproduit chaque année 18 000 chômeurs. M. Aidi trouve que les causes ont pour origine la structure du système et à l'impact économique. Si on suit la théorie, un point de croissance économique correspond à la création de 15 000 nouveaux emplois. Mais cela ne reste que sur le plan théorique, car pour M. Fehri, député à l'ANC, la structure et l'économie du pays ne permettent pas aujourd'hui de dépasser les 20 000 postes. Par un simple calcul, il faut que la Tunisie réussisse à faire une croissance économique de 8% par an pour absorber les 120 000 nouveaux chômeurs avec le stock des 750 000 et encore, il lui faut de 7 à 10 années. Comme solutions, M. Aidi pense qu'il faut revoir les structures économique et éducative du pays. Il a souligné qu'il faut encourager la formation professionnelle, la restructurer, lui redonner ses lettres de noblesse… M. El Fehri prône une culture sociétale. L'université tunisienne doit être au centre du réseau social, économique et sociétal de la Tunisie. L'ex ministre de l'Emploi a soulevé un autre problème. Il constate que l'Etat joue un grand rôle dans le problème du chômage. D'un côté, il y a un problème politique ayant trait à l'échéance électorale, car les ministres et le gouvernement pensent à court terme, et cherchent des solutions momentanées pour les mettre en valeur sur une courte durée. D'un autre côté, il trouve que le problème réside dans les lois et les législations tunisiennes, notamment les lois concernant les investissements étrangers, mai aussi la législation fiscale. Pourquoi ? En Tunisie, les salariés supportent plus de 65% de la fiscalité et le taux de rémunération est trop bas par rapport au taux moyen des pays en voie de développement comme la Tunisie. N'oublions pas la lenteur de la réaction du gouvernement par rapport à l'inflation. Un gouvernement qui a pris son temps à regarder, réfléchir, comprendre alors qu'il aurait dû réagir impérativement et à temps.