« Je veux servir mon pays, mais pas n'importe comment. L'essentiel pour moi c'est de contribuer à créer les conditions qui favorisent le progrès et la prospérité de mon pays. Aujourd'hui, mais aussi et surtout demain », a affirmé Houcine Dimassi, ministre des Finances démissionnaire. Dans une interview accordée lundi 30 juillet à Express FM, M. Dimassi s'est déclaré satisfait que sa démission ait été utile et servi à développer, au sein du gouvernement et dans l'opinion publique, une prise de conscience des éventuels effets négatifs des compensations, en ce qui concerne l'amnistie générale sur les dépenses publiques. Au sujet du dossier des indemnisations des victimes des anciennes dictatures, l'ex-ministre en a reconnu la légitimité mais a mis en cause leur timing. Il a relevé que quel que soit leur montant leurs charges sur les dépenses publiques seront lourdes : « L'essentiel dans cette affaire est d'établir des priorités et d'opter soit pour l'emploi des jeunes soit pour l'indemnisation des victimes de la répression des anciennes dictatures ». Le porte-parole du gouvernement, Samir Dilou, a minimisé, sur les mêmes ondes, les effets des indemnisations : « Le montant des indemnisations est impossible à évaluer, actuellement, et tous les chiffres avancés (750 MDT-1200 MDT) relèvent de la simple spéculation. Ce qui est sûr, ce montant sera bien en deçà et ne sera, à priori, de l'ordre ni d'un milliard, ni d'un demi milliard, ni d'un quart de milliard de dinars. Ces indemnisations n'auront de répercussion ni sur les dépenses publiques, ni sur l'emploi des jeunes, ni sur le développement régional ». M. Dilou a ajouté que le nombre des demandes de postulants à ces indemnisations s'élève à 11 176. Il a déploré, également, la campagne de presse hostile au gouvernement et mis en garde contre la tendance fâcheuse à affecter le moral du peuple.