Le secteur avicole a connu toutes les situations depuis ces six dernières années. Des périodes de doute intense durant lesquelles le marché s'est retrouvé au plus bas, suivies de renversements des tendances où les prix se reprennent devenant nettement rémunérateurs, voire gênants. Si l'on regarde de plus près, il est évident que ces fluctuations seraient de l'avis de la majorité des connaisseurs totalement inattendus tant les données exogènes ont joué un rôle extrême. Comme chaque année, les prix des viandes blanches, le poulet notamment, ont commencé à flamber. Le prix a atteint ces jours 5d.500 le kg voire plus selon les régions. De son côté, l'escalope de dinde, vendue jusqu'alors à 9 dinars le kilogramme a grimpé brutalement pour passer à10 Dinars. Seul l'œuf n'a pas emprunté cette même courbe ascendante puisque les quatre se vendent à 600 millimes. Les vendeurs avouent qu'ils ne sont pas responsables de cette flambée sans précédent. La plupart tiennent même à se présenter en victimes en se déclarant pénalisés tout autant que les consommateurs, par cette subite augmentation. « Les prix se sont envolés depuis le début de cette semaine, soit quelques jours après le début du Ramadan», a déclaré à Investir En Tunisie une dame rencontrée au marché de Tunis. «La viande est intouchable en ce début du mois sacré. Il est devenu un produit de luxe. Un poulet coûte entre 8 et 10 dinars. C'est trop !», a indiqué une ménagère. Pour tenter de trouver des réponses à ces interrogations que se pose légitimement le consommateur, on s'est rapproché de quelques aviculteurs. A l'unanimité, ils se disent abattus par cette chaleur torride qui sévit sur le pays « le sirroco a affecté nos poulaillers. Ajouter à cela la coupure de l'eau et de l'électricité. Cela se répercute irrémédiablement sur la production et le prix de vente », affirme d'emblée un promoteur de Soliman. Seulement, les choses ne se sont pas arrêtées à ce stade puisque d'autres paramètres ont précipité la tendance inflationniste des prix. En effet, avoue Am Salah de Korba, l'envolée de la valeur tarifaire des céréales, notamment celui du maïs, dans les marchés financiers internationaux de 30% s'était traduit par une hausse vertigineuse des prix de l'aliment. En dépit des mesures instaurées dernièrement pour stabiliser le prix du poulet -4.900 le kg-, les éleveurs restent sceptiques. « Rien ne garantit ou empêche une autre flambée des prix», disent-ils. Le poulet coûte cher actuellement et les prix risquent de s'envoler encore, de quoi donner le tournis au pauvre consommateur. Malgré cette inflation, les Tunisiens ne pourront pas se priver de leur poulet et de cet aliment essentiel. Les prix de viandes rouges sont à leurs tours excessifs. Le poisson est inabordable. Que faire sinon se contenter d'un repas « kadhaba » sans viande en attendant le retour des prix à leurs cours normaux.