Depuis plusieurs mois, un sujet préoccupe les Tunisiens : la hausse des prix et son corollaire : la baisse du pouvoir d'achat. Les prix du poulet ont fortement augmenté passant de 4D200 à 5d000 le kilo en quelques jours. Pourquoi cette flambée des prix ? Quelles sont les véritables causes qui maintiennent le prix de la viande blanche à un niveau si haut ? Les explications de Salah Toumi Directeur de la coopérative avicole du Cap Bon. Une virée du côté du marché municipal de Nabeul nous révèle que les prix de la volaille flambent en cette période estivale. Le consommateur ne sait plus à quel saint se vouer. «Je ne peux pas me permettre d'acheter un kg d'un poulet entier à 5d000 le kg. Jusqu'où ira cette augmentation des prix ?» se demande une mère de 4 enfants qui a préféré acheter quelques morceaux. «Cela me revient moins cher», estime-elle. Khedija est très furieuse, « le poisson est inaccessible. Le poulet aussi. Dois-je cuisiner sans viande ». Les revendeurs eux, expliquent cette flambée des prix par le fait que les aviculteurs dictent leur loi, et qu'ils ne font que prendre leur marge qui est selon eux, très «minime» par rapport aux services qu'ils offrent. Les raisons de cette frénésie des prix ne semblent pas évidentes aux consommateurs qui s'attendaient, il faut le dire, à une baisse des prix. Slah Toumi qui maîtrise bien ce secteur puisqu'il est aussi aviculteur estime que les prix évoluent en fonction de l'offre et la demande. « Il est vrai dit-il œufs et poulets sont abondants sur les étals des commerces de proximité. Nous avons déjà un stock 3800 tonnes et 3200 tonnes de dindes soit 7000 tonnes de viande blanche.
Offre
Le problème de l'offre n'existe pas. Il faut reconnaître que la production a accusé seulement une baisse de 1000 tonnes en juin et 900 tonnes en juillet. Cette baisse a entraîné une augmentation des prix du kg congelé qui oscille entre 4d600 et 5d000. Mais cette légère hausse est liée à d'autres facteurs notamment la crise libyenne et l'augmentation des charges, notamment celles du chauffage, des produits vétérinaires et des aliments de volaille, ce qui a poussé certains éleveurs à baisser rideau. La hausse vertigineuse des prix des aliments de volaille, à savoir le maïs et le soja, sur le marché international durant a été le coup de grâce pour les éleveurs. Les prix évoluent en dents de scie. Figurez-vous j'ai vendu moi-même à 1d700 le kg vif au mois de mai et à 3d000 en juin. Le coût de la production en Tunisie est de l'ordre de 2d100. L'éleveur n'est pas toujours gagnant » M.Toumi veut bien expliquer qu'il y a une psychose qui s'est emparée des consommateurs en cette période exceptionnelle. Il s'agit en fait d'un indicateur à prendre très au sérieux puisqu'il ne traduit pas une réelle tendance à l'augmentation continue des prix de la volaille. « Je pense nous précise-t-il que le consommateur ne doit pas s'affoler. C'est une crise conjoncturelle et passagère. Les prix retourneront à la normale. Je rassure nos clients que nous avons constitué des stocks pour bien ravitailler le marché durant le mois sacré. Nous pouvons inonder le marché et produire même le double de la production actuelle mais faut-il disposer de plusieurs chambres froides pour le stockage de cette volaille ».