La Banque centrale de Tunisie estime que la notation du secteur bancaire, par Standard&Poor's, s'est maintenue au même niveau établi en octobre 2007, soit 8 sur l'échelle de BICRA (évaluation du risque pays pour le secteur bancaire et l'industrie). La méthodologie BICRA évalue et compare les différents systèmes bancaires dans le monde. Elle comprend deux sphères d'analyse : le risque économique et le risque industriel. Un score de 1 à 10 est attribué à chaque pays. Le groupe 1 représente les systèmes bancaires les plus solides et le 10 celui des systèmes les plus risqués. La BCT explique, dans un communiqué rendu public vendredi 28 septembre, que si la révision de la notation du risque économique de 7 à 8, actuellement, traduit une dégradation de l'appréciation de ce risque par l'agence de notation américaine, le maintien à 8 de la notation du risque sur le secteur bancaire traduit plutôt l'écho favorable du processus de réformes engagé dans le secteur par les autorités. La BCT rappelle que les réformes engagées ont notamment porté sur la mise en place des règles de bonne gouvernance pour le secteur bancaire, l'institution de provisions collectives à constituer par les banques, ce qui constitue une première avancée vers les normes de Bâle II. Il s'agit également du renforcement des règles prudentielles, de l'amorçage du programme de restructuration du secteur et du renforcement des fonds propres de la STB en 2012 de l'ordre de 300 millions de dinars. Le 25 septembre, S&P a révisé la notation du secteur bancaire de la Tunisie à (BB/stable/B). Elle le classe dans le groupe «8», constitué des pays à « risque très élevé ». Avec son score BICRA 8, la Tunisie est désormais classée aux côtés de pays comme le Liban, l'Egypte, la Géorgie, le Nigeria et le Kazakhstan. L'agence a estimé que « la Tunisie est aux prises avec un risque très élevé en matière de résilience économique, un risque intermédiaire s'agissant des déséquilibres économiques, et un risque extrêmement élevé en matière de risque de crédit dans l'économie ».