Malgré les efforts des autorités, le secteur du fer de construction est de plus en plus confronté au fléau de l'importation illégale, notamment via les frontières ouest du pays, Le secteur favorise 2 mille emplois directs et produit pas moins de 800 mille tonnes par an. Pendant les huit premiers mois de l'année 2012, les ventes du fer à béton en Tunisie ont accusé une baisse de 39%, par rapport à la même période de l'année précédente. Ibrahim Chelbi, directeur des industries mécaniques, électriques et des matériaux de construction au ministère de l'Industrie, a précisé que cette baisse est due au phénomène de la contrebande et de la commercialisation sur le marché local d'une bonne quantité de fer importée clandestinement des pays voisins. Les quantités du fer illégalement importées sont véhiculées vers plusieurs régions tunisiennes avec l'implication de plusieurs intervenants essentiellement des individus actifs dans le trafic illicite de carburant, certains commerçants des matériaux de construction ainsi que des personnes n'ayant pas le statut de commerçant. M. Chelbi a précisé, mardi 02 octobre 2012, au cours de la rencontre périodique avec la presse, que le trafic de contrebande constitue une vraie menace à l'activité des sociétés de production du fer en Tunisie. L'importation illégale du fer de construction cible en premier lieu le simple consommateur tunisien puis certains points de ventes de matériaux de construction, outre des promoteurs de construction : « Parmi ces sociétés, certaines ont été contraintes d'arrêter leurs productions et de mettre leurs employés en chômage technique. En raison de cet arrêt d'une partie de la production locale, le pays s'est trouvé acculé à importer 100 mille tonnes de fer ». Il a précisé, également, que ce type illégal de produits se distingue par son prix bas. La différence de prix entre une barre de fer illégalement importée et celle produite en Tunisie varie entre un et cinq dinars par barre, soit entre 14 et 30%. Pour faire face à cette à cette affaire « dangereuse », les concernés doivent éviter au maximum les circuits de distribution suspects et s'engager dans ceux organisés et gérés par les autorités compétentes. Notons que ce secteur compte actuellement 5 entreprises industrielles, dont quatre sociétés privées et une entreprise dans le secteur public. Une autorisation a été accordée pour l'implantation d'une nouvelle usine dans la région de Kairouan, dont l'entrée en production est prévue pour fin 2013. La production des usines de fer tunisiennes s'élève à 800 mille tonnes par an, alors que le volume de la consommation locale oscille entre 500 et 600 mille tonnes par an, ce qui confirme l'autosuffisance des entreprises tunisiennes et permet de stocker des réserves équivalentes à une consommation de deux mois.