Pour la première fois depuis le déclenchement de la Révolution du 14 janvier, le président déchu, Zine El Abidine Ben Ali, désormais exilé en Arabie saoudite avec sa famille, décide de parler. Il va raconter sa version des faits de la Révolution du Jasmin. La nouvelle a été publiée, samedi 06 octobre 2012, par le journal émirati « Al Bayan », citant des sources « bien informées ». Ben Ali révèlera, dans un enregistrement sonore, « des vérités », sur les événements qui ont secoué la Tunisie fin décembre 2010 et début janvier 2011 et ayant conduit à la chute de son régime. Ainsi, l'ensemble des « données maintenues » par Ben Ali et considérées « absentes chez les Tunisiens et les médias locaux, nationaux et internationaux », seront publiées. Il va raconter les détails d'un complot préparé et mis en œuvre, en collaboration, entre les intervenants internes et externes. La même source a ajouté que Ben Ali compte divulguer au peuple tunisien des informations « secrètes et sensibles » concernant les relations de la Tunisie avec l'étranger, au cours de son règne. Il va parler également de : l'intense pression qui a été exercée, notamment, en ce qui concerne la normalisation avec l'entité sioniste, la participation des islamistes au pouvoir, l'autorisation de la mise en place de bases étrangères en Tunisie dans le cadre de la soi-disant « lutte contre le terrorisme » dans la région Afrique du Nord et du Sahara… Al Bayan a ajouté que l'ancien président a fini d'écrire une grande partie de ses mémoires, qui racontent sa vie depuis sa naissance à Hammam-Sousse en 1937, passant par la période d'étude et de travail militaire, de sécurité et diplomatique, et jusqu'au poste de Premier ministre et ministre de l'Intérieur, puis président de la République après qu'il eut délogé le premier président Habib Bourguiba le 7 Novembre 1987. Il va présenter, en même temps, une analyse approfondie de sa relation avec les islamistes. Ben Ali a annoncé qu'il a entre ses mains des documents très importants concernant la relation de la Tunisie avec l'extérieur, l'implication de certains hommes d'affaires et politiciens, la relation d'une grande partie de l'opposition, à l'intérieur et à l'extérieur du pays, avec la police politique… Ces documents seront, semble-t-il, une grande surprise pour les Tunisiens et les observateurs internationaux.