La situation de la zone industrielle d'Utique (Bizerte) est tout simplement désastreuse et alarmante. Construite au début des années 1980 sur une superficie de 25 ha, cette zone a été aménagée en dehors de l'agglomération, dans la précipitation, rappelons-le, pour répondre aux demandes urgentes de développement industriel de la région. De ce fait, elle n'a point fait l'objet d'une étude technique approfondie ni obéi aux normes requises en matière de voirie et de réseaux publics. La visite de la ZI d'Utique laisse un profond sentiment de tristesse et de révolte quand on pense à la dilapidation des deniers publics. Sans parler des chaussées totalement défoncées, des trottoirs éventrés, la ZI est dans un état tel que les hommes d'affaires ont été contraints au départ et à la fermeture de leurs entreprises, laissant bon nombre d'employés sur le carreau. Les problèmes ne s'arrêtent pas là, mais englobent des questions d'ordre environnemental, puisque des eaux industrielles ont été déversées, naguère, directement dans les oueds environnants et constituent une grave atteinte à l'environnement. En outre, industries polluantes (marbrerie) et sensibles (agroalimentaire) se côtoient, ce qui pose un problème aigu de dangereuse promiscuité. Après la révolution, et certainement bien avant, et par sa situation retirée, la ZI se trouve livrée aux actes de vol et de pillage des câbles des différents réseaux. Une conférence régionale des groupements de maintenance et de gestion a bien été tenue afin d'étudier ces problèmes et d'en rechercher des solutions, conférence demeurée sans lendemain. Une nouvelle réunion au siège du gouvernorat vient d'être tenue, dernièrement, afin de remettre sur la table ces problèmes. Il a été décidé que de nouvelles et « sérieuses » études techniques soient entreprises en collaboration avec les industriels, les GMG et les services régionaux concernés. Ajoutons que la ZI d'Utique, après extension, s'étend aujourd'hui sur 35 ha. Elle comprend 81 lots dont seuls 9 ont obtenu une mainlevée.