Le financement des partis politiques, un sujet qui, depuis la Révolution du 14 janvier, a fait couler beaucoup d'encre. Les lumières se sont focalisées sur la réglementation régissant le financement des partis politiques ainsi que les méthodes de contrôle de ce financement et leur dysfonctionnement. Invité lundi 10 décembre 2012 d'Express FM, Kamel Ayadi, président fondateur de la commission permanente de la lutte contre la corruption à la Fmoi et représentant pour la région Mena du Centre britannique de la lutte contre la corruption dans le domaine de l'infrastructure, s'est penché sur l'affaire du financement des partis politiques. M. Ayadi a signalé que le décret-loi n° 87 de l'année 2011 concernant le financement des partis politiques n'est pas appliqué : « Pour cela, l'UTICA, Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat, et la CONECT doivent publier un pacte interdisant aux sociétés privées de financer les partis politiques ». M. Ayadi a affirmé que l'analyse du contexte tunisien a relevé plusieurs défaillances, notamment au niveau du contrôle des entrées d'argent : « L'apport du secteur privé est de loin plus important, par rapport à celui de l'Etat en matière de financement des partis politiques. On enregistre un manque de transparence et de méthodes de contrôle. Les mécanismes de contrôle existent mais ils ne sont pas performants, faute de synchronisation entre les différents organismes de contrôle. Les lois existent mais elles ne sont pas appliquées ! ». La situation politique actuelle a engendré une sorte d'absence d'informations financières justes et fiables. Plusieurs vides juridiques entravent la transparence des informations dans ce contexte : « Aujourd'hui, le citoyen ne peut pas croire en l'existence d'une stratégie juridique pour la lutte contre la corruption quand les partis politiques font profil bas concernant leurs sources de financement. La Révolution tunisienne ne peut atteindre ses objectifs que lorsque le peuple aura confiance dans les partis politiques. Cette confiance est tributaire du niveau de transparence quant au financement des partis ».