La côte nabeulienne a été placée mercredi 06 mars 2013 en vigilance orange en raison d'un risque de vagues de plus de cinq mètres et de submersion des parties basses du littoral. L'heure est à l'évaluation des dégâts au lendemain du spectaculaire coup de mer qui a particulièrement touché toute la promenade de Nabeul. Des vagues de six mètres, parfois plus, ont frappé mercredi soir le littoral. La corniche a été endommagée et la promenade détruite, par des vagues exceptionnelles pour la saison. Ce qui est frappant dans ce phénomène, c'est à la fois sa puissance et sa soudaineté : en quelques minutes, on est passé d'un état de mer vaguement agitée à des vagues très hautes et très dévastatrices. Le littoral de Nabeul est de plus en plus fragilisé. Les dangers qui menacent sont multiples : certaines plages sont privées de leurs dunes de protection utilisées pour la construction, l'érosion, l'urbanisation accélérée, les rejets industriels et domestiques, les changements climatiques, etc. A ceci s'ajoute l'extension de la jetée (Lascala) qui a occasionné une déviation des courants d'eau traduite par un ensablement de la plage du centre et un désensablement des plages du côté de Nabeul Plage et La Rotonde. L'équilibre a été rompu, ce qui a contribué à une dégradation progressive des plages et des aménagements avoisinant le littoral. Il est vrai que plusieurs endroits du Cap Bon à Kélibia, Soliman, Hammamet et Nabeul sont menacés. Des aménagements touristiques et portuaires, du béton, ont pris la place des sables et des dunes et ont privé le littoral, combien dynamique et vivant de communiquer d'une part avec l'arrière-pays et d'autre part avec le large. Le transfert des sédiments entre ces différentes parties est devenu difficile sinon impossible. Le résultat est une érosion de plus en plus sévère des plages et des dunes bordières par les vagues et une détérioration inquiétante de ce patrimoine naturel non renouvelable puisqu'il s'agit pour la plupart de sédiments hérités qui ne peuvent plus se former de nos jours comme en témoigne le littoral capbonais, menacé par l'avancée de la mer depuis plusieurs décennies. Le cas de Nabeul mais aussi des communes du littoral du Cap Bon sera examiné samedi 9 mars, au siège du gouvernorat de Nabeul, en présence des différents intervenants chargés de la gestion de l'espace marin.