Les événements de Bizerte et leur lot d'actes de destructions et de sabotages se sont invités à l'émission « Attasiaa Massan» d'Ettounissiya TV. Déclenchés suite à la décision de la LNF (Ligue nationale de Football) d'évincer le CAB de la phase du play off, ils ont été l'expression brutale et irréfléchie d'une foule de supporteurs, infiltrée par des éléments casseurs. Les dégâts non encore évalués sont consternants : incendie des services municipaux, destruction de biens particuliers, vols de magasins, blocage du pont, unique accès à la cité, ... Les échauffourées entre émeutiers et forces de l'ordre ont duré une bonne partie de la nuit et n'eurent été les renforts de police acheminés vers la ville, les pertes auraient été plus importantes. Sur un plateau garni de politiques, l'on a essayé de tempérer l'impact de tels comportements sans nier la coloration politique prise par une affaire purement sportive. Il était en fait, très difficile pour les intervenants de démêler cet écheveau de contradictions qui ont présidé à la décision de la LNF. Sollicité, le président du CAB a dénoncé sur un ton enflammé « une décision administrative qui a privé son club, auteur d'une saison exceptionnelle, de son droit au bonheur, de son mérite solide et indéniable de réaliser la joie de toute une région ». Il a pointé du doigt un parti-pris évident et une politique inique privilégiant les clubs nantis au détriment des clubs démunis mais travailleurs comme le sien. Le président du CAB a rappelé une décision similaire prise l'an dernier en faveur de l'EST, toujours au détriment de son club. Mehdi Ben Gharbia, tout en clamant les appels lancés aux supporteurs de garder leur calme et d'éviter les actes de violence, a annoncé le boycott de son club de toutes les activités sportives dont sa participation aux épreuves continentales où il aura à disputer une rencontre contre le club égyptien Al Ahly, début mai. Le président de la FTF, pour sa part, a indiqué l'impossibilité pour l'instance fédérale d'envisager des mesures exceptionnelles pour satisfaire toutes les parties sportives, indiquant que cela était contraire aux règlements. Quant au porte-parole du Club Africain, il a tout simplement clamé dans une déclaration fleuve le mérite de son club pour cette qualification, faisant valoir « la primauté du droit » et reprochant au CAB, à son président et aux cabistes en général d'attiser le feu. Il reste au CAB d'interjeter appel auprès du bureau fédéral, mais personne ne se fait d'illusions quant à la confirmation de cette décision, les responsables étant « plus soucieux de sécurité que de justice » entend-on dire.