Retour de la police ou alors annulation du championnat avec le prochain avec 16 ou même 18 clubs On n'arrête pas d'épiloguer sur les évènements qui ont émaillé le match CAB-CSS à Bizerte. Jamais le «Bsiri» ou le 15-Octobre n'a vu de tels débordements. Le soir même après les incidents et le lendemain de la rencontre, la police a procédé à des arrestations, notamment à Zarzouna, d'où étaient venus bon nombre de casseurs. Des jeunes élèves reconnus et identifiés grâce à la télévision. Les condamnations sont nombreuses et unanimes. «Les incidents ont dépassé le cadre sportif. J'ai été pendant de longues années responsable à tous les niveaux au CAB, et Dieu sait si nous étions passés par des moments difficiles. Mais ce que l'on a constaté à l'occasion du match CAB-CSS de dimanche dernier a été au-delà de tout. Les supporters cabistes n'étaient pas faciles, notamment ceux de Dhahr El Kodia, mais ils étaient disciplinés et n'avaient pratiquement jamais franchi la ligne rouge. Cette fois-ci, tous les records dans la violence ont été battus. Il était clair que l'envahissement du terrain et la prise à partie des personnes et des biens publics n'étaient pas gratuits, et qu'il y a une main derrière tout cela. L'enquête suit son cours. Les arrestations de ces derniers jours aideront à coup sûr à établir toute la lumière. Tout cela ne fait pas honneur au CAB, à Bizerte et au football d'une manière générale. Il faut sévir», affirme M. Hamadi Baccouche, ex-président du CAB, dénonçant avec fermeté ces violences. «On ne peut engager des stadiers à la hâte sans qu'ils aient eu une formation au préalable durant des mois de la part de la police. Etre stadier nécessite beaucoup de qualités dont une bonne condition physique. On a vu quelques-uns tabassés par des semblants de supporters sans pouvoir se défendre», ajoute-t-il, regrettant que «les effectifs des forces de l'ordre n'aient pas été étoffés le jour du match». Concernant la récente décision du bureau fédéral de faire jouer les prochains matches à huis clos, M. Baccouche dit : «Ce n'est pas une bonne solution car elle pénalise les clubs qui souffrent déjà sur le plan matériel. Dans l'état actuel des choses, tout le monde n'a pas d'argent. En les privant des recettes des entrées de stade, on ne fera qu'aggraver leur situation financière. Seule la volonté des forces de l'ordre pourra ramener la discipline dans notre pays. Sinon, il vaudrait mieux arrêter la compétition et augmenter le nombre des clubs en Ligue 1 à 16, voire 18. Le public a besoin de cette distraction, de cette passion et donc de cette occupation».