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CNUCED 2009 : Vers une approche novatrice pour réformer le système monétaire et financier international
Publié dans Investir En Tunisie le 10 - 09 - 2009

Une réglementation et une surveillance plus efficaces de l´activité des marchés financiers sont indispensables pour empêcher que la crise financière économique mondiale ne se reproduise, selon le Rapport 2009 sur le commerce et le développement que la CNUCED a rendu public le 7/09/2009.
Mais il est tout aussi important de réformer le système monétaire et financier international en vue de réduire les possibilités de gains liés à la spéculation sur les monnaies et d´éviter des déséquilibres commerciaux importants. Le Rapport de la CNUCED propose une approche novatrice dans ce domaine, en mettant l´accent sur la stabilité des taux de change réels.
Cette année, le Rapport sur le commerce et le développement est plus spécialement consacré à la crise mondiale et aux liens entre atténuation des changements climatiques et développement.
La crise financière et économique mondiale témoigne de la prépondérance que les activités purement financières ont acquise par rapport aux activités productives réelles. La foi aveugle dans l´efficacité de marchés financiers libéralisés a amené les gouvernements et les organes de réglementation à sous-estimer les risques et à déréglementer à outrance. Les agents privés ont ainsi pu s´endetter de manière excessive et créer des désordres dans les systèmes financiers nationaux et internationaux.
Afin de se débarrasser d´instruments financiers ne procurant pas de bienfaits sociaux et d´empêcher que des crises financières du même type ne se reproduisent, l´activité des marchés financiers doit être mieux réglementée. Pour la CNUCED, cette réforme de la réglementation devrait être coordonnée au niveau international et faire partie d´une remise à plat de l´ensemble du système monétaire et financier international.
Les nouveaux instruments financiers ont souvent peu d´effets bénéfiques sur le plan social, mais ils peuvent nuire à l´activité économique dans le secteur réel
De larges pans des marchés financiers ont fini par être totalement détachés des activités du secteur "réel". La titrisation et d´autres "innovations" financières ont rompu la relation existant entre les prêteurs - en particulier les banques - et les emprunteurs. Comme le fait observer le Secrétaire général de la CNUCED, Mr Supachai Panitchpakdi, dans l´aperçu du Rapport 2009, aux Etats-Unis, la part du secteur financier dans le PIB est passée de 5 % à 8 % entre 1983 et 2007, tandis que sa part dans le total des bénéfices des entreprises est passée de 7,5 % à 40 %.
Selon le Secrétaire général, les décideurs auraient dû se méfier d´un secteur qui vise constamment à obtenir des rendements à deux chiffres dans une économie qui croît à un rythme beaucoup plus lent.
Les nouveaux instruments financiers sont nombreux à avoir affaibli les capacités des institutions financières en matière de gestion des risques, et à avoir favorisé le développement d´un système financier fantôme, opaque, mal réglementé et sous-capitalisé. La contribution de ces marchés financiers au progrès social est très contestable. Il ressort du Rapport sur le commerce et le développement que davantage de capitaux ne débouchent pas toujours sur une croissance plus rapide de la production; au-delà d´un certain seuil, des systèmes financiers plus développés peuvent avoir un impact négatif sur la croissance de la production.
La grande majorité des acteurs des marchés financiers réagissent au même ensemble de "nouvelles" en adoptant un comportement très semblable en matière de prise de risques. C´est pourquoi la spéculation financière débouche sur une suréaction des prix à la hausse ou à la baisse, voire sur une évolution des prix non justifiée par les fondamentaux. En particulier, la spéculation a accru les fluctuations des prix sur les marchés de produits de base. Elle est aussi responsable de l´instabilité et du désalignement des taux de change. Le préjudice ainsi causé à l´économie réelle et au système commercial international peut être durable.
Les enseignements tirés de la crise actuelle remettent en cause les idées reçues selon lesquelles la levée de tous les obstacles au flux de capitaux privés internationaux est le meilleur moyen pour les pays de promouvoir leur développement économique. Il reste que la libéralisation des flux financiers a été le credo de l´orthodoxie économique et des institutions financières internationales au cours des trente dernières années. En favorisant une gestion dynamique du compte de capital, les pays pourraient disposer d´une latitude suffisante pour mener leur politique macroéconomique nationale et accroître leurs chances de stabilité économique. Une telle approche contribuerait à empêcher que les fluctuations des capitaux privés ne provoquent une instabilité et un désalignement des taux de change susceptibles de déstabiliser les systèmes financiers nationaux. Elle pourrait aussi aider à faire des prix des indicateurs plus fiables sur le marché intérieur et améliorer les conditions d´une allocation efficace des ressources et de la réalisation d´investissements dynamiques.
Une plus grande stabilité internationale passe par une remise à plat de l´ensemble du système monétaire et financier
Le Rapport sur le commerce et le développement met aussi le doigt sur la précarité d´un système international de réserve qui utilise une monnaie nationale comme actif de réserve. Ce système dépend toujours des décisions de politique monétaire de la banque centrale qui émet la monnaie en question, décisions prises en fonction des nécessités et des priorités nationales, sans tenir compte des besoins du système international de paiement et de l´économie mondiale. Un autre inconvénient d´un tel système : en cas de déséquilibre des comptes courants, seuls les pays déficitaires doivent procéder à des ajustements. Le Fonds monétaire international (FMI) a renforcé ce penchant déflationniste en imposant des politiques restrictives aux pays déficitaires dans le cadre des conditions d´octroi de ses prêts, au lieu d´inciter les pays excédentaires à mener une politique plus expansionniste. Seuls les pays déficitaires qui émettent une monnaie de réserve, comme les Etats-Unis, ne sont pas contraints de corriger les déséquilibres croissants des comptes courants.
Toutefois, dans un monde où l´intégration financière est très poussée ni une gestion du compte de capital ni une nouvelle monnaie internationale de réserve ne résoudront le principal problème que rencontrent de nombreux pays, en particulier les pays émergents, à savoir celui de la gestion des taux de change. Selon les économistes de la CNUCED, un pays ne peut absorber les chocs extérieurs de manière efficace en adoptant des taux de change entièrement flexibles ou des taux de change fixes. Les pays devraient donc adopter un système de taux de change flexibles administrés. Ce système viserait à maintenir un taux de change réel compatible avec un solde courant viable. Etant donné que le taux de change est une variable qui met toujours en relation au moins deux monnaies, les chances de stabiliser les parités seraient meilleures dans un cadre multilatéral d´administration des taux de change.
Selon la CNUCED, un nouveau système monétaire fondé sur des principes et des règles convenus au niveau multilatéral est indispensable pour garantir la stabilité macroéconomique dans une économie mondialisée et l´instauration de règles du jeu uniformes dans les échanges internationaux. Il est important de stabiliser les taux de change réels à un niveau viable. Un tel système contribuerait grandement à limiter les risques de déstabilisation du système financier international et de distorsion des échanges liés aux flux de capitaux spéculatifs. Un taux de change réel stable et compétitif permettrait en même temps :
• De contenir la spéculation, car la spéculation sur les monnaies est principalement déclenchée par les écarts d´inflation et de taux d´intérêt, qui seraient compensés par l´ajustement des taux de change nominaux;
• De prévenir les crises monétaires, car la principale incitation à la spéculation sur les monnaies des pays à forte inflation disparaîtrait, et d´empêcher toute surévaluation, laquelle a été l´un des principaux facteurs déstabilisants dans les pays en développement au cours des vingt dernières années;
• D´éviter des déséquilibres mondiaux fondamentaux et persistants ainsi que les pièges de la dette qui en découlent dans les pays en développement;
• De ne pas se soumettre aux conditions procycliques dont sont assortis les programmes de stabilisation financés par le FMI, comme la baisse des dépenses publiques et la hausse des taux d´intérêt. Les pays dont la monnaie a subi de fortes pressions à la baisse pourraient recevoir automatiquement une aide financière par le biais d´accords de swap ou d´interventions symétriques des pays dont la monnaie fait corrélativement l´objet de pressions à la hausse;
• De rendre moins nécessaire la détention de réserves internationales pour défendre les taux de change et d´y associer un renforcement du rôle des droits de tirage spéciaux (DTS), à condition que les allocations de DTS tiennent compte des liquidités internationales dont un pays a besoin pour stabiliser son taux de change réel au niveau convenu dans un cadre multilatéral.
Selon le Rapport 2009 sur le commerce et le développement, un tel système multilatéral permettrait de résoudre le problème de la spéculation et des flux de capitaux déstabilisants à sa source.


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