La crise financière qui a éclaté aux Etats-Unis, début août 2008, a causé un ralentissement mondial de l'activité économique vers la fin de l'année 2008 présageant d'une année 2009 difficile à l'échelle planétaire. La Tunisie n'a pas été à l'abri des effets pervers de cette crise économique internationale en raison de son ouverture économique sur l'extérieur. Le ralentissement de l'activité économique de la zone Euro a eu un impact négatif sur le secteur industriel, premier secteur national totalement ouvert sur le marché mondial depuis le 1er janvier 2008. Les difficultés ont essentiellement touché les industries exportatrices à l'instar du textile et des industries mécaniques et électriques. Aussi dés l'apparition des premiers signes de cette crise une série de mesures ont été décidées en faveur des entreprises par le Chef de l'Etat (décembre 2008). Mesures d'appui à l'entreprise…jusqu'à fin 2009 Ces mesures prises peuvent être résumés comme suit : • Prise en charge par l'état à un taux compris entre 50 et 100% de la participation des patrons dans le système de sécurité sociale (dans le cadre d'une réduction des heures de travail ou la mise en chômage technique), • Prise en charge par l'état de 2% des taux d'intérêts des crédits résultants des actions de redressement, • Aide au financement des fonds de roulement, • Prise en charge par l'état de 50% des dépenses d'assurance sur les exportations, • Création d'une cellule d'assistance et d'information, pour suivre les effets de cette crise. Le 1er juillet 2009, ces mesures ont été reconduites jusqu'à fin 2009 et ont vu leur champs d'intervention s'élargir afin de permettre le soutien des entreprises ayant réalisé en moyenne plus de 50% de leur chiffre d'affaires à l'export pour les exercices 2007 et 2008 ; les nouvelles mesures stipulent en outre la création d'un Mécanisme de Financement pour la restructuration financière des entreprises d'une enveloppe de 25 MD. La commission consultative créée à cet effet au sein du Ministère, a approuvé à fin Aout 2009 241 dossiers concernant les mesures sociales, permettant ainsi la sauvegarde de 55.382 emplois. Ainsi, la mobilisation des pouvoirs publics et le dynamisme des chefs d'entreprises ont permis au secteur industriel de préserver ses équilibres essentiels et de reprendre son souffle à partir de cet été comme le démontrent les résultats encourageants enregistrés au cours des 8 premiers mois de l'année 2009. Conjoncture : Signes de reprise … Les mois de juillet-aout montrent en tout cas les résultats prometteurs suivants : • L'entrée en production de 8 grands projets pour un montant total de 47 MD (Plastotecnica, Zodiac Marine & Pool,…). • La réalisation ou le démarrage de réalisation de 20 grands projets industriels, qui permettront à terme la création de 30.000 postes d'emplois (Krumbert & Shubert, Hutchinson, Draxelmaier, Aérolia, Yazaki,…). • Progression du nombre d'entreprises adhérentes au Programme de Mise à Niveau (215 au cours des huit mois, contre 133 au cours de la même période de 2008), atteignant 4380 adhésions depuis le lancement du programme. • Une augmentation de 4.5% de l'activité de constitution juridique des entreprises dans les Guichets Uniques de l'API. • L'Investissement industriel declaré se situe au même niveau que celui de 2008 (-o,8%) alors que dans les Zones de Développement Régional il a marqué une croissance de 36.8% durant les 7 premiers mois 2009 (notamment à Gafsa , Zaghouan, Beja, Jendouba, Kébili et Siliana.) Enfin, après une régression des exportations de produits manufacturés durant le premier semestre 2009, une certaine reprise se profile : les exportations des biens manufacturés pour les huit premiers mois de 2009 ont régressé de 18% par rapport à 2008 marquant une légère reprise, durant les deux mois de juillet et août 2009. Ainsi, si la tendance se confirme, l'année 2009 pourra enregistrer un niveau d'exportations au moins égal à celui de 2007, soit plus de 50% supérieur au niveau de 2005. Cette conjoncture de crise a été l'occasion pour tester l'attractivité du site tunisien pour les investissements étrangers et locaux. Les résultats montrent que les entreprises européennes et les groupes internationaux font confiance à la Tunisie et à l'économie tunisienne. En conclusion, la Tunisie a relativement bien résisté à la crise. Un constat renforcé par le dernier classement publié dans le rapport du Forum économique mondial sur la compétitivité en septembre 2009 où la Tunisie, en 40ème position sur 133 pays, est restée l'économie la plus compétitive d'Afrique tout en devançant nombre de pays européens.