Selon des sondages effectués précédemment, il semble que nos concitoyens font du racisme…sans vraiment s'en apercevoir, en toute bonne foi, et toujours par pure plaisanterie. Sans égard, bien sûr, aux gens ciblés qui pourraient être blessés dans leur amour propre. Bref, le Tunisien découvre aujourd'hui qu'il est raciste et que de ce fait, la société civile enfante des institutions pour lutter contre ce fléau. L'Association ADAM est la première organisation de lutte contre le racisme en…Tunisie. Et Maha Abdelhamid en est une ancienne membre qui a pris l'initiative d'organiser une marche contre le racisme qui sera organisée le 18 mars prochain à Djerba, le 19 à Gabès, le 20 à Sfax et le 21 à Tunis. L'idée de l'organisation d'une telle manifestation vient d'un échange d'idées entre amis, raconte Maha Abdelhamid au HuffPost Maghreb, et l'objectif est de sensibiliser le maximum de gens sur le problème de discrimination et de racisme anti-noirs. Maha Abdelhamid a indiqué, dans une déclaration à RFI, que 15% des Tunisiens sont noirs de peau. Souvent occultée, cette minorité tunisienne a toujours subi le racisme au quotidien et affronté des situations humiliantes et franchement hostiles dans les lieux publics. Et si, naguère, le racisme était un sujet tabou, aujourd'hui, le temps est venu de condamner ces comportements. En pour protester contre les discriminations dont ils sont l'objet. En mai dernier, rappelons-le, les Tunisiens de couleur avaient défilé à Tunis. Par ailleurs, Saadia Mosbah, présidente de l'Association « M'namti » (Mon rêve), a dénoncé l'oubli par la Constitution des minorités et déploré l'absence d'une loi qui protègerait contre les discriminations raciales.