La réalisation du projet d'une sucrerie à Bizerte a réjoui tout le monde. La population, notamment celle des diplômés du supérieur, et les autorités qui y voyaient une résolution de leurs problème de chômage pour les premiers, la dynamisation économique de la région pour les seconds. Sa mise en activité en novembre 2014 a été un grand jour, malgré quelques mouvements sociaux exigeant que la priorité de recrutement soit donnée aux « enfants de la région ». Une affaire vite réglée et aujourd'hui dépassée grâce à un compromis négocié. Aujourd'hui, quelque 350 personnes y travaillent in situ, outre un nombre important d'emplois indirects que la société a favorisés dans la valorisation des déchets de fabrication et de transformation du sucre. La société Tunisie-sucre produit aujourd'hui quelque 1600 tonnes de sucre/jour, destinés au marché libyen et dont une partie sera, dit-on, écoulée à terme sur le marché local. Tout semble donc normal et l'usine donne l'image d'une entreprise rentable et compétitive, travaillant dans un climat serein. Cependant, la présence de l'usine est rappelée aux souvenirs par quelques aspects environnementaux et écologiques étranges. Les riverains sont souvent surpris par une énorme colonne de fumée toute noire s'élevant au-dessus de l'usine et dégagée par une énorme cheminée dans l'atmosphère sereine de la ville. L'on ne peut s'empêcher de s'interroger sur les raisons d'une telle anomalie, sachant que l'usine est dotée, selon ses promoteurs, d'équipements à la pointe de la technologie. Y aurait-il dysfonctionnement au niveau du système de combustion ? Il y a lieu de le penser car les gaz d'échappement dans l'air ne devraient se présenter que sous la forme de vapeurs légères. Nous sommes persuadés que la compétence du staff technique finirait par déterminer les défaillances et par y remédier, dans le dessein évident d'éliminer les causes de la pollution de l'air. Une seconde manifestation d'atteinte au système écologique est révélée grâce à une photo satellite qui montre clairement la formation d'une tache qui va s'élargissant dans les eaux du canal de Bizerte. Elle serait, selon des experts, causée par le déversement dans le canal de tonnes d'eaux chargées de sucre et de produits chimiques générées lors de l'opération de raffinage. Si ces rejets se poursuivent, avertissent les experts, une catastrophe écologique est à redouter à terme qui viendrait à bout de l'écosystème marin. La question s'impose également à ce propos. Une telle usine, ultra-moderne ne saurait fonctionner sans station d'épuration, de prétraitement des eaux de rejet, surtout que l'ANPE a donné son agrément à l'étude d'impact. Alors, s'agirait-il d'un autre dysfonctionnement ? si c'est le cas, le staff technique ne manquerait pas d'y remédier. Sauf si un tel équipement n'est pas installé. L'on souhaiterait que le promoteur se penche avec tout le sérieux requis sue ces questions en considérant la terrible catastrophe écologique qui a frappé, dans l'indifférence générale le golfe de Gabès. La grave atteinte portée à ce milieu marin unique par le déversement durant des décennies de milliers de tonnes de phosphogypse et qui aujourd'hui rend irrémédiable une telle calamité. La société civile bizertine, les pêcheurs, les protecteurs de l'environnement ne sont pas disposés à admettre qu'un tel désastre se produise. M. BELLAKHAL
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