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Comment sauver Monastir du désastre ?
ENVIRONNEMENT
Publié dans La Presse de Tunisie le 26 - 09 - 2014

La région frôle la catastrophe écologique. Deux stations d'épuration en sont la cause
La semaine passée, une énorme quantité de poissons morts rejetés par la mer dans la baie de Monastir a été découverte par un pêcheur qui a alerté l'Association tunisienne d'études et de recherches sur les Cétacés (Houtiyat). L'information a eu l'effet d'une bombe auprès des habitants de la ville. Helmi Khouja, le trésorier de l'association «Les Cétacés», a appelé à l'ouverture d'une enquête sérieuse pour déterminer les causes de ce qu'il qualifie de «catastrophe écologique».
La station de l'Onas de Oued Essouk est pointée du doigt par des composantes de la société civile de la région de Monastir qui se sont mobilisées pour un sit-in et ont appelé les citoyens et citoyennes de Sayada, Lamta, Ksibet Mediouni et Khniss à manifester devant la station incriminée, accusée de déverver des eaux polluées directement dans la mer sans les avoir préalablement traitées.
Dangereuse pollution maritime
La région est, en effet, touchée par une pollution marine qui provient principalement de l'activité de deux stations d'épuration de l'Office national de l'assainissement situées à Frina et à Lamta qui collectent les eaux usées et les déversent directement dans la mer, c'est-à-dire sans traitement préalable. Ces eaux usées, composées de résidus et de produits chimiques, sont parfois visibles par une décoloration de la mer. «La veille de la catastrophe, j'ai pu observer sur le rivage de Ksibet El Mediouni que la mer a pris une coloration blanchâtre. J'ai aussitôt alerté Oussama Souissi, président de l'Association JCI de Sayada, l'Institut national des sciences et technologies de la mer et le Forum tunisien des droits économiques et sociaux», rapporte Helmi Khouja qui affirme, d'autre part, que la ville de Sayada est la plus touchée par la pollution.
«Cette pollution n'est cependant pas uniquement maritime. Elle touche également l'arrière-pays à travers la pollution des nappes phréatiques causés par les rejets chimiques des industries avoisinantes. Ces rejets sont à l'origine d'un phénomène d'eutrophisation qui s'amplifie en été et qui se caractérise par la prolifération d'algues vertes sur la surface de l'eau» rappelle le trésorier de l'Association.
Ces algues, dites «salades vertes», dégagent une quantité importante de sulfure d'hydrogène (H2S). Ce dégagement continu de mauvaises odeurs prive de ce fait les habitants d'une aération de leur lieu d'habitation, ce qui s'avère extrêmement pénible pendant les grandes chaleurs. L'implantation des deux stations d'épuration (Oued Essouk et Frina mises en place depuis 1993 et longeant la côte de Monastir d'une capacité de traitement de 1600 m3/jour chacune) n'avait pas connu de problèmes à leur début. Mais après quelques années avec la croissance de l'urbanisme, les rejets des eaux usées industrielles et domestiques directement dans la mer ont commencé à devenir problématiques. «Notre Association suspecte le branchement anarchique des égouts avec la mer de la part des citoyens et des industriels à travers le canal réservé aux eaux pluviales», souligne Helmi Khouja.
Propositions rejetées
En 2006, il y a eu des revendications sociales et des manifestations de la part des habitants de Ksibet El Médiouni. L'Onas a pris les choses en main puis après la révolution, la situation a empiré notamment pour la station de Oued Essouk. Une consultation publique réunissant un expert allemand, un bureau d'études tunisien et des représentants de l'Onas a eu lieu le 08 septembre 2012 pour trouver des solutions en concertation avec les ONG et l'Etat. Trois scénarios pour la modernisation de ces stations ont été proposés. «En tant que représentant de la société civile, nous avons refusé les propositions parce qu'elles prévoient des rejets des eaux usées dans la mer» indique-t-il.
Le 24 juillet 2014, l'Onas a organisé une journée de sensibilisation au projet de détournement des eaux usées. Résultat: on décide de transformer la station de Oued Essouk en une station de pompage et d'arrêter le traitement des eaux usées qui seront conduites à la station de Sahline. Quant à la station de Frina, elle regroupera les eaux usées industrielles du pôle technologique de Monastir ainsi que les eaux industrielles de la zone industrielle de Monastir. L'émissaire des eaux usées sera rallongé à 10 mètres de profondeur.
En conséquence, toute une région est aujourd'hui privée d'un développement économique alors que la topographie maritime de la baie est naturellement idéale pour le développement de l'aquaculture. De ce fait, un sentiment d'injustice se double alors d'un sentiment de révolte chez les habitants de la région. «Autrefois pépinière de poissons, la région constitue aujourd'hui un véritable cimetière pour la biodiversité maritime. Cette pollution impacte par conséquent directement les nombreuses familles de pêcheurs. Ancien marché fructueux qui procurait un chiffre d'affaires important aux pêcheurs, le port de Ksibet El Médiouni a notamment dû réduire ses activités puisque les poissons sont devenus impropres à la consommation. Ainsi, en une vingtaine d'années – entre 1990 et 2013 – le nombre de pêcheurs a été divisé par trois, passant de 300 à 100 pêcheurs» note un rapport réalisé en 2013 par le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux ( FTDES ).
D'après l'architecte Lotfi Limem, président de l'association «En avant», deux types de facteurs sont susceptibles d'expliquer le phénomène de pollution de la côte.
Le premier, d'ordre naturel, provient de la configuration de la mer et de la région. Le second se rapporte aux activités humaines marquées par le drainage des eaux usées vers la mer et les quantités de rejets industriels chimiques qui sont écoulés dans l'Oued Khniss pour être ensuite reversés dans la mer. Pour mettre un terme aux agressions continues, «il est donc nécessaire de penser un nouveau modèle de développement durable et respectueux de l'environnement car tous les pans de la société sont dorénavant touchés par cette pollution», indique le FTDES.


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