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Tunisie - M. Ahmed El Karam : Cessons de parler crise
Publié dans Investir En Tunisie le 20 - 12 - 2009

A l'occasion des journées de l'entreprise, organisée par l'IACE le 11 & 12 décembre 2009 au port el Kantaoui, Audinet a eu l'occasion de s'entretenir avec M. Ahmed El Karm (Vice-président Directeur Général, Amen Bank). M El Karm était le coordinateur du premier panel intitulé « L'après crise : Quel rôle pour l'Etat et l'entreprise ? »
Audinet : Comment présentez-vous le thème des journées 2009 ?
M. Ahmed El Karm : J'ai eu l'immense privilège d'être le coordinateur du premier panel de cette édition des journées de l'entreprise. Le panel a traité de l'après-crise dans un contexte imposant des nouvelles obligations à l'Etat et à l'entreprise.
L'idée fondamentale était de réfléchir ensemble sur la situation actuelle de l'économie internationale en échafaudant des scénarios de sortie de la crise : Est-ce une sortie franche et irréversible ? Est-ce une sortie perturbée par les conséquences d'une difficile gestion des retombés d'un énorme déficit budgétaire et d'une éventuelle résurgence de l'inflation ?
L'idée est qu'il faut se préparer à la sortie de la crise sérieusement. Il convient d'aborder les évolutions différemment avec plus de confiance en prenant les initiatives nécessaires pour que les opportunités offertes par la crise, que la Tunisie a commencé à en tirer profit, se consolident au vue de cette nouvelle conjoncture.
Par la suite, le panel a essayé de réfléchir sur le rôle de l'Etat dans un contexte où des voix de plus en plus nombreuses appellent au renforcement de la régulation des marchés par les pouvoirs publics. Le consensus dégagé était que l'Etat doit rester un acteur important mais non interventionniste. Malgré la crise, le modèle basé sur l'économie de marché reste encore le plus performant et de loin par rapport à d'autres modèles de gestion économique. L'Etat devrait veiller à l'application des règles du jeu, devrait renforcer le contrôle pour que les acteurs agissent avec un grand sens de responsabilité et dans l'intérêt national, devrait prendre en charge les activités complexes rattachées essentiellement à l'environnement et devrait s'occuper des couches les plus défavorisés pour assurer un développement harmonieux.
Par la suite le panel a fait dégager quatre défis très importants pour l'entreprise dans cette nouvelle conjoncture :
1. La bonne gouvernance : Il est clair que la mauvaise gouvernance était le principal facteur de la crise internationale. Il n'est plus toléré que les banques et les entreprises ne soient pas gouvernées convenablement. C'est un coût énorme pour elle mêmes et pour toute la collectivité. Il est urgent pour les entreprises de séparer les organes représentant le capital de ceux qui assurent la gestion. Elles doivent intégrer mieux les fonctions d'audit et opter pour une transparence totale. Ces règles de bonne gouvernance présentent une garantie d'une évolution saine et stable. Il faut cependant préciser, à ce niveau, que la bonne gouvernance n'est pas la responsabilité des seules entreprises. L'environnement dans lequel évoluent les entreprises doit y contribuer.
2. La compétitivité : Les nouvelles données de la mondialisation exigent une plus grande compétitivité. Pour cela, il y a un seul remède : le renforcement du taux d'encadrement. C'est avec des cadres compétents que les entreprises parviennent à affronter la concurrence internationale. Le développement du taux d'encadrement en Tunisie est une préoccupation majeure puisqu'il est encore faible malgré les appels et les réformes. C'est avec un taux élevé d'encadrement que l'entreprise peut restructurer les fonctions de production, éviter le gaspillage et les surcoûts et améliorer la stratégie de communication et marketing sans oublier la mise en place d'une indispensable veille technologique indispensable pour tout acteur évoluant dans le marché international.
3. La taille : J'appelle au développement de la micro-entreprise et je milite pour la création des PME. Mais il y a certaines fonctions stratégiques dont la bonne réalisation demeure subordonnée à une certaine taille. Les grands investissements restructurants et entrainants ne peuvent être réalisés que par des grandes entités. De même, le positionnement de nos entreprises comme acteur régional et la maîtrise de la technologie exigent une certaine taille. C'est dans ce cadre qu'il faut encourager les mouvements de fusion/absorption et mettre en place un cadre juridique et fiscal approprié pour inciter et faciliter le rapprochement et l'agrandissement des entreprises.
4. L'environnement : c'est un facteur, désormais, incontournable pour toute stratégie de développement des entreprises. Ces dernières seront de plus en plus jugés à l'avenir sur leur capacité de contribuer à la sauvegarde de l'environnement et à insuffler un développement durable. A cet égard, il faut adapter tous les processus d'approvisionnement, de production et de commercialisation pour assurer un meilleur respect des normes de protection de l'environnement.
Audinet : Parlons du rôle des banques dans la concrétisation de ces nouvelles dispositions, comment le présentez-vous ?
M. Ahmed El Karm : Vous savez que les banques tunisiennes ont fait l'objet d'une réforme profonde qui a produit ses fruits pour ce qui est notamment de la consolidation des assises financières et de la modernisation des services, mais il reste à régler la question de la taille des banques. C'est très important d'accroître la taille pour pouvoir financer des investissements de plus en plus importants en montant notamment dans le cadre du partenariat public-privé et permettre aux entreprises tunisiennes un positionnement plus développé sur les marchés voisins en aidant financièrement les investisseurs tunisiens implantés dans ces pays.
Les banques doivent affronter, en plus, un défi technologique rendu impératif pour la poussée technologique exceptionnelle induite notamment par l'utilisation d'internet et de la téléphonie mobile. La mise en place des solutions et produits bancaires basées sur ces nouvelles technologies suppose l'existence d'un système d'information performant, des cadres compétents et une vision stratégique claire et moderne.
Le troisième défi se réfère au recentrage de l'activité bancaire sur la fourniture d'un service de qualité à la clientèle. Il faut se rapprocher plus des clients pour satisfaire leurs besoins et passer d'une approche des services standards vers des solutions « à la carte ».
Le quatrième et dernier défi que les banques doivent lever est de parvenir à peser davantage pour adopter l'environnement juridique et social aux contraintes d'un développement harmonieux de l'entreprise bancaire. Il faut se pencher dans ce cadre notamment sur le régime de règlement judiciaire et sur les règles et les pratiques de la protection des créanciers.
Audinet : Est-ce que vous pouvez nous éclairer d'avance sur ces améliorations ?
M. Ahmed El Karm : Il faut signaler, tout d'abord, que la protection des créanciers est l'épine dorsale de toute stratégie de financement sain et suffisant des besoins des entreprises tunisiennes. Nous rendons hommage à l'appareil judiciaire pour les efforts fournis et les améliorations apportées aux circuits et procédures, mais les délais de traitement des dossiers méritent encore un certain raccourcissement. De même, il convient de remédier à certaines faiblesses au niveau de la qualité des expertises judiciaires. Tous les efforts doivent être fournis pour rendre l'appareil judiciaire plus efficace dans l'intérêt des deux parties impliquées, à savoir les banques et leur clientèle.
Audinet : Comment présentez-vous la période à venir et les scénarios de la crise mondiale ?
M. Ahmed El Karm : Je considère que la crise nous a affecté et continuera à nous affecter mais de manière limitée. La Tunisie a pu surmonter les effets de la crise économique et a même réussi à tirer profit des opportunités qu'elle a générée. Je crois que les attentes de la Nation illustrée magistralement par l'ambitieux programme électoral présidentiel nous recommandent de doubler d'effort pour atteindre un niveau de croissance créateur de suffisamment d'emploi notamment au profit des jeunes diplômés. Je m'adresse aux chefs d'entreprises tunisiennes pour leur délivrer le message suivant : Cessons de parler crise et agissons ensemble pour profiter des opportunités réelles qu'offrent à l'économie tunisiennes ces nouvelles mutations internationales.


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