La valeur ajoutée des entreprises, c'est l'un des plus importants axes sur lesquels Mohammed Ghannouchi, Premier Ministre a le plus focalisé lors de son discours d'inauguration des travaux du séminaire international qui s'est tenu à Tunis et qui a eu pour thème « Avec la Mise à Niveau et la Modernisation Industrielle ; Prenez une Technologie d'Avance ». Pour le Premier ministre, les quinze dernières années ont contribué au rehaussement du statut de l'industrie tunisienne, de part son rendement, ses contributions à l'emploi et aux exportations. Fidèle à lui-même, le premier ministre a été plus que convaincant. Pour lui la réussite des deux programmes, à savoir le Programme de Mise à Niveau et le Programme de Modernisation de l'Industrie, provient de trois facteurs déterminants, à savoir « nous avons compté sur nous-mêmes pour réussir ce programme que nous l'avons voulu global, comme nous avons développé la coopération avec nos différents partenaires ». Et les résultats n'ont pas déçu « nous nous sommes fixé le nombre d'adhésions des entreprises à 3000, aujourd'hui nous en sommes à 4800 » a-t-il précisé. La contribution des entreprises tunisiennes dans le flux des exportations a quadruplé depuis le démarrage de ces deux programmes. De même en ce qui concerne le rythme de création de postes d'emploi dans le secteur industriel, qui est passé de 55 mille postes au début des années 1990, à 85 mille nouvelles créations durant la période allant de 2006 à 2009. Les programmes ont aussi amélioré la productivité des entreprises adhérées et par conséquent de l'industrie tunisienne, la productivité, a encore souligné M. Ghannouchi, a contribué à hauteur de 41% au PIB durant les cinq dernières années, alors que ce taux ne dépassait pas le tiers auparavant. Mais le plus grand profit que la Tunisie et son tissu industriel aient réellement gagné, précise le Premier ministre, c'est « le changement des mentalités des chefs et des directeurs des entreprises en Tunisie ». Selon lui, à travers ces programmes, beaucoup plus que des réalisations purement matérielles ont été réalisées. Ces mutations des mentalités concernent essentiellement certaines caractéristiques que les industriels tunisiens ont réussi à acquérir, tels que l'auto- suffisance, le sens plus grandissant de l'importance du partenariat, la nouvelle mentalité et la volonté de l'investissement à l'étranger à partir de la Tunisie, ainsi que la confiance en soi pour aller de l'avant. Les mutations évoquées concernent aussi les nouveaux objectifs que la Tunisie trace à elle-même, rajoute M. Ghannouchi. A leur tête « l'objectif d'atteindre le taux de 37% de la production industrielle, notamment à l'export, doit être de contenu technologique ». Pour atteindre un tel objectif, le Premier ministre a rassuré que le « gouvernement tunisien poursuivra sans doute aucun son soutien aux entreprises, l'amélioration du climat des affaires, ainsi que l'adoption de nouvelles vagues de réformes pour doter les entreprises des meilleurs atouts pour faire face à la concurrence». Pour le faire et afin de doter les produits tunisiens d'une meilleure qualité ainsi que pour garantir une bonne employabilité des diplômés de l'enseignement supérieur, le nombre des ingénieurs diplômés en Tunisie ira de 5 mille actuellement, à 7 milles en 2011 pour atteindre les 9 milles en 2014. De même, les diplômés tunisiens auront leur certificat de compétence, outre le fait que pas mal de diplômes issus des universités tunisiennes seront homologuées avec des diplômes d'universités étrangères, françaises notamment. Par ailleurs, le Premier Ministre a insisté sur l'intention de se doter d'une infrastructure développée, annonçant que d'ici la fin de la Tunisie, le réseau autoroutier atteindra les 1500 kilomètres reliant toutes les régions du pays. Le Premier Ministre a surtout focalisé sur le rendement des entreprises elles mêmes, exhortant les chefs d'entreprise d'accorder le plus d'intérêts aux technologies. Il a invité toutes les entreprises à se doter de laboratoires ainsi que de cellules de recherches pour pouvoir être à la page de l'innovation technologique. Pour lui, la réussite de l'économie tunisienne passe essentiellement par la valeur ajoutée que les produits tunisiens doivent s'en doter. Les technologies de l'information et de la communication, selon le PM « doivent occuper une place prépondérante dans les politiques de développement des entreprises, grâce à ce que ces technologies offrent en matière d'obtention d'information et réduction de délais ». Pour le premier ministre « une entreprise qui n'a que 12% de taux de valeur ajoutée, est une entreprise fragile ». Il a ainsi appelé toutes les entreprises tunisiennes, « quelque soit la nationalité de leurs capitaux, car toutes les entreprises actives en Tunisie sont des entreprises nationales » à diversifier leurs produits et à se doter des dernières techniques en matière de marketing. En insistant sur certains facteurs plutôt que d'autres, le Premier ministre semble vouloir galvaniser les esprits de tous les acteurs industriels du pays pour atteindre des objectifs qui ne sont pas impossibles. Cette volonté qui a été véhiculée trouvera-t-elle écho auprès des chefs d'entreprises, surtout en ce qui concerne les investissements technologiques auxquels les patrons sont parfois réticents ? Reste que ce n'est plus un choix. Celui qui n'avance pas, forcément, recule.