Le tunisien comme tout touriste veut se reposer et récupérer après une période de labeur et de présence contraignante. Entre son rêve puéril d'évasion, de dépaysement et son angoisse souvent justifiée de se voir moisir dans la routine de l'année, le choix n'est pas toujours affaire de gros sous. Les projets des vacances sont liés à la situation socio-économique des familles, à leurs revenus et à la disponibilité des parents. Il n'est pas toujours évident que c'est parce que certains parents sont aisés qu'ils pensent forcément aux vacances. Comment les Tunisiens conçoivent-ils leurs vacances ? Il convient de souligner la montée en puissance de la valeur vacances que le tunisien associe de plus en plus au départ ou encore au voyage. L'enquête réalisée au sein de l'Institut Supérieur de gestion de Tunis par Sami Boussoffara et Ibtissem Kilani dans la région du Grand Tunis auprès de 233 personnes et publiée par profession Tourisme en juin 2005 révèle que « le consommateur tunisien associe les vacances à un besoin de changement de rythme habituel de vie (63,5% ) du cadre de vie (32,2% ) de congé (33%). Les vacances correspondent surtout à l'idée de séjourner dans une autre ville de Tunisie (57,5%) d'aller à l'étranger (32,2%) chez les parents ou les amis (14,6%) ou rester chez soi (9%). Interrogés sur leurs préférences pour les séjours, 58% d'entre eux préfèrent séjourner dans un hôtel, 34% optent pour la location d'une maison ou d'un appartement et 18,5% sont obligés d'aller chez des parents ou amis. Les séjours hôteliers sont les plus prisés notamment par les couples sans enfants (79,5%), les familles de 3 à 4 personnes, les familles de plus de 4 personnes (36%) alors pour que les célibataires, ils ne représentent que 35%. La durée du séjour est courte : 4,45 nuitées. 51,9% optent pour des courts séjours (week end) et 48,1% pour des séjours longs (une semaine et plus). Les zones touristiques les plus préférées des Tunisiens sont selon l'enquête : Hammamet (29,2%) Djerba (12%) Sousse (11,6%) Tabarka (8,2%) et Mahdia (5,6%). L'épargne- vacances, une alternative aux petites bourses ! Rien ne semble avoir programmé pour des milliers des vacanciers tunisiens qui voudraient prendre en vacances ou partir à l'étranger. L'expérience des mutuelles tentées il y a quelques années a été limitée voire abandonnée pour des raisons que l'on ignore. Pourtant, c'était là un moyen possible pour aider ses adhérents à partir ailleurs s'oxygéner les poumons. La participation de ces comités d'entreprises à une action sociale aussi importante semble être l'unique initiative de quelques maisons prestigieuses. Il s'agit, aujourd'hui d'engager une réflexion générale sur la façon de réactiver ces mutuelles pour qu'elles répondent aux aspirations de nos familles à la recherche du repos et de la détente. Dans certains hôtels unités, il ne semble pas être le bienvenu. C'est une triste réalité inhérente à la mentalité de certains professionnels qu'il convient de changer. A titre d'exemple, certains directeurs commerciaux d'hôtels proposent aux agences de voyages locales des tarifs confidentiels destinés à la clientèle européenne beaucoup plus bas que ceux réservés aux tunisiens. Ces derniers ne s'adressent pas directement aux agences de voyages pour acheter leurs vacances. C'est une question de mentalité. En effet, le tunisien pense en s'adressant directement à l'hôtel qu'il réussit la prouesse de court-circuiter un maillon encombrant. Or, il ne réalise pas qu'il risque de passer à côté de la possibilité de bénéficier de tarifs préférentiels que seule l'agence locale peut lui garantir. En plus, cette dernière est en mesure de lui assurer la faveur des contingents de lits qu'elle bloque dans le cadre du « vide pour plein » durant les pointes estivales, des chambres lorsque l'hôtel lance le stop sale. La seule solution c'est de développer l'épargne vacances qui constitue la seule alternative apportée aux foyers qui disposent de petits budgets.