Le tourisme tunisien vit des moments difficiles. Il souffre de plusieurs maux. Le moment est propice pour diagnostiquer ses souffrances et apporter les réponses adéquates aux besoins nouveaux et mutations du secteur du tourisme. C'est dans ce cadre que s'inscrit la consultation nationale sur les résultats de l'étude stratégique du développement du tourisme tunisien, à l'horizon 2016, qui s'est tenu au Regency Gammarth samedi matin sous le haut patronage du Président Zine El Abidine Ben Ali. Ce rendez-vous important a réuni la plupart de nos professionnels malgré l'absence de certains pionniers. L'objectif est de réfléchir de vive voix sur le mal qui guette notre tourisme et les remèdes utiles et efficaces pour son vrai décollage. En tout, ce sont 160 mesures qui ont été arrêtées dont 40 seront mises en place avant la fin de l'année en cours. 50 autres seront adoptées en 2011, 35 en 2012, 10 en 2013, également 10 en 2014, 3 en 2015 et enfin 14 en 2016. Le bureau Roland Berger a mis en relief les points clés du secteur touristique en Tunisie : un produit essentiellement balnéaire impliquant une forte saisonnalité, une offre d'hébergement peu diversifiée présentant une qualité hétérogène, des marchés émetteurs à traiter en fonction de la spécificité des attentes des clients, une distribution centrée sur les tour-opérateurs, une capitalisation insuffisante sur le canal web, une image et une communication en écart par rapport aux destinations concurrentes. Aujourd'hui, la concurrence intense à laquelle est confronté le tourisme nous pousse à nous bouger. De nombreux pays frontaliers (Espagne, Italie, le Maroc) et des pays émergents (l'Egypte, la Turquie) ont investi et se sont structurés avec succès dans ce domaine. Face à ce constat, les stratégies individualistes menées par certains hôteliers et agents de voyages restent-elle encore possible ? Quelles peuvent être les solutions pour s'adapter à ces mutations et augmenter la visibilité de l'offre de notre pays? M. Slim Tlatli ministre du tourisme qui a bien écouté les professionnels a répondu à toutes leurs doléances. Il a précisé que beaucoup de défis attendent notre activité dont notamment l'amélioration de l'image de la Tunisie par la création d'événements de portée internationale, l'étalement de la saison par des produits innovants notamment l'identification des hébergements qui correspondent davantage aux nouveaux besoins (maisons d'hôtes, résidence, gîtes) la consolidation du tourisme saharien et la création d'un produit original et spécifique à la Tunisie, l'adoption d'une approche marketing par marché, l'ouverture du ciel prévu pour novembre 2011, le développement de « e-tourisme » avec la remise à niveau des TICS dans le secteur touristique. Cette feuille de route ajouta le ministre ne pourra réussir que si tous les intervenants du tourisme adhérent à cette stratégie présidentielle. D'où la nécessité de consolider ce partenariat public-privé surtout que notre vœu est d'atteindre 10 millions de touristes. L'impact du tourisme sur notre économie reste important. Peut-on lui donner plus de vigueur ? Plus précisément comment en faire une activité économique véritablement innovante, organisée, porteuse de valeur ajoutée et aussi valorisante. Quel tourisme pour la Tunisie d'ici 2012 ? C'est une question à laquelle doit répondre tous les intervenants du tourisme tunisien.